Si les banques ne peuvent pas créer autant de monnaie scripturale qu’elles le souhaitent, c’est parce que leur circuit est ouvert.

Lorsqu’une banque accorde un crédit, elle doit être en mesure de parer deux évolutions défavorables (pour elle) de ce crédit.

- D’une part il peut faire l’objet d’une transformation en monnaie matérielle, et la banque doit s’assurer qu’elle possède bien les billets nécessaires pour satisfaire cette demande de conversion éventuelle.
- D’autre part le crédit peut donner lieu à une opération mettant en cause une autre banque. Là encore il faut procéder à une conversion. Celle-ci se fait dans le cadre de la compensation entre banques. La compensation ne peut se faire que dans une monnaie acceptée par tous les agents et non pas dans une monnaie accordant un privilège à un agent particulier.

Ainsi la banque ne peut régler ses dettes dans sa propre monnaie, elle doit utiliser la monnaie émise par la Banque Centrale. La compensation se fera donc sous le contrôle de la Banque Centrale par des opérations de transferts de monnaie "Banque Centrale" ou "monnaie centrale", à partir des comptes des banques ordinaires tenus par la Banque de France pour le compte de la BCE.
Cela implique que chaque banque doit avoir un compte à la Banque de France et s’assurer que ce compte est créditeur pour pouvoir régler ses dettes. Si ce n’est plus le cas elle devra se procurer les ressources en monnaie centrale nécessaires.

Ces deux possibilités de fuite constituent une limitation du pouvoir de création monétaire des banques ordinaires. Celles-ci sont en effet confrontées au risque de se trouver en manque de monnaie centrale ou liquidité bancaire.