La Monnaie
Chapitre 1. Formes de la monnaie
Chapitre 2. Les fonctions de la monnaie
Chapitre 3. La création de monnaie
3.1. Monnaie matérielle
3.2. Monnaie scripturale - principe
3.3. Monnaie scripturale - exemples
Chapitre 4. La circulation de la monnaie
Chapitre 5. Les limites de la création de monnaie
Chapitre 6. Exercices
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3.3. Monnaie scripturale - exemples

 a) L’ouverture d’un crédit bancaire.

Les banques participent à la création de monnaie par le crédit, la banque crédite le compte du bénéficiaire et met ainsi à sa disposition de la monnaie scripturale, c’est pour cela qu’il faut dire les crédits font les dépôts et non pas l’inverse les dépôts font les crédits. C’est même cela qui distingue l’activité propre aux banques relativement aux autres institutions financières qui peuvent accorder des crédits à partir des ressources qu’elles ont préalablement collectées.
Si elle décide d’accorder un crédit de 100 euros à M. X, elle va enregistrer deux opérations symétriques : au passif de son bilan, elle inscrit les 100 euros que M. X est autorisé à retirer sur le compte qu’elle lui a ouvert ; à son actif, elle inscrit la reconnaissance de dette de M. X (c’est une créance pour la banque qui représente la promesse de remboursement par M. X). La banque a donc créé sa propre monnaie, il n’y a pas eu d’épargne préalable au crédit et elle n’a pas besoin de détenir dans ces caisses la somme correspondante. Le remboursement de l’emprunt conduit à une opération symétrique de destruction monétaire car la banque va annuler sa créance et M. X sa dette. Une fois ce crédit accordé à M. X, il pourra l’utiliser pour régler par chèque son créancier qui pourra le déposer à sa banque. A partir de ce dépôt, cette dernière pourra envisager d’accorder un découvert à Mme Y qui l’utilisera pour régler son garagiste, et ainsi de suite, à l’infini. Le crédit initial aura donc provoqué une véritable multiplication des dépôts et des crédits.

b) Une opération d’escompte sur un effet de commerce (une traite)

Lorsqu’un commerçant veut récupérer la monnaie correspondant à une traite signée par un particulier ou un autre commerçant à l’occasion d’une opération de crédit (le commerçant a accordé un délai de paiement à son client, qui a signé une traite en reconnaissance de cet engagement), il peut demander à sa banque “d’escompter” la traite, c’est-à-dire de la convertir immédiatement en monnaie. La banque crédite son compte et créée de la monnaie pour une somme équivalente. La banque détient désormais la traite et en recevra le paiement à la place du commerçant qui a cédé cette traite.

c) Une opération de change

Le client d’une banque remet à celle-ci 100 dollars. La banque crédite le compte du client et créée de la monnaie pour une valeur équivalente en euros (120 euros si le taux de change est 1,2 euros pour 1 dollar). La banque a monétisé une créance (un dollar c’est une créance sur l’économie des Etats-Unis). La banque conservera ces dollars pour d’éventuelles opérations de change à la demande des clients mais le plus souvent elle déposera ces dollars à la Banque centrale qui créditera le compte de la banque en monnaie centrale.

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