Les politiques économiques
Chapitre 1. L'Etat et la régulation de l'économie
Chapitre 2. Les objectifs de la politique économique
Chapitre 3. Les liaisons croissance-chômage-inflation
3.1. Croissance et emploi
3.2. Marché du travail
3.3. Les composantes du taux de chômage
3.4. Croissance et inflation
3.5. Inflation et chômage
3.6. Croissance potentielle et chômage d'équilibre
Chapitre 4. Politiques conjoncturelles
Chapitre 5. Politiques structurelles
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3.5. Inflation et chômage

C'est à la fin des années 1950 que Nicholas Kaldor choisit de représenter les performances économiques par le "carré magique" (exposé au chapitre 2) et qu'il présente ce qu'il appelle "les six faits stylisés de la croissance".

Il s'agit de caractéristiques observées à long terme, le carré magique décrivant les relations de court terme.
Dans les sections préécdentes deux relations ont été mises en évidence : le taux de chômage diminue et l'indice des prix augmente quand la croissance économique s'accélère (expansion) et inversement, le ralentissement de la croissance économique s'accompagne d'une augmentation du taux de chômage et d'une réduction de l'inflation.
Au début des années 1960
la "courbe de Phillips" établit une relation statistique négative entre le taux de croissance du salaire nominal et le taux de chômage. Quand le chômage est faible, les salaires nominaux augmentent rapidement et inversement, un chômage élevé ralentit l'augmentation des salaires nominaux. La relation est vite transformée en remplaçant la croissance des salaires nominaux par celle des prix. La courbe de Phillips devient une relation "inflation-chômage" pouvant être interprétée comme un arbitrage : plus de chômage pour avoir moins d'inflation ou plus d'inflation pour avoir moins de chômage.
La politique économique conjoncturelle devient simple puisqu'il faut choisir entre deux objectifs : la croissance inflationniste assurant le plein emploi et la stabilité des prix avec une croissance insuffisante pour garantir le plein emploi. Les gouvernements pourraient alors mener des politiques de stabilisation (stop) et des politiques de relance (go). Parce que la relation inflation-chômage donne des arguments aux défenseurs du rôle de l'Etat comme pilote de l'économie elle a été particulièrement disutée. Tous les économistes sont d'accord pour dire qu'à long terme il n'y a pas de relation de Phillips (le niveau de production de plein emploi ne dépend ni du niveau des prix ni de sa variation) en revanche pour le court terme la question n'est pas tranchée.

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