1.2 Commande en
boucle fermée
Reprenons
l'exemple de
la chaudière. L'utilisateur dispose maintenant d'un instrument
de mesure, il observe la température intérieure de
l'immeuble au moyen d'un thermomètre et tente de maintenir la
température intérieure réellement obtenue
égale
à une température « de
consigne » :
la boucle de contrôle est ici une boucle manuelle,
réalisée
par l'utilisateur.
Cet
exemple permet déjà
d'illustrer quelques unes des questions qui se posent quand on
souhaite automatiser le processus.
La
règle du jeu
est que l'utilisateur de la chaudière n'a aucune connaissance
de la température extérieure, que son seul instrument
de mesure est un thermomètre d'ambiance intérieur.

Quelles
peuvent être ses stratégies ?
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La première
stratégie est celle du personnage nerveux et exigeant :
dès que la température est trop basse, il augmente le
plus possible la puissance du chauffage, dès qu'elle est trop
haute il coupe le chauffage. Le malheur est qu'un immeuble a une grande
inertie thermique, entre le moment où la puissance du chauffage
est modifiée et celui où la température
intérieure varie, il y a un retard qui peut être
important. Le résultat obtenu est un fonctionnement tout
à fait instable, les habitants de l'immeuble auront,
peut-être, une température moyenne correcte, mais cette
moyenne résulte d'une alternance de chaud et de froid
difficilement supportable. Ni trop fort, ni trop tard est le
défi que doit résoudre toute tentative de
régulation *.
-
La seconde
stratégie est celle de l'utilisateur flegmatique, quand il
constate que la température est trop faible,
il augmente un tout petit peu la puissance de la chaudière. S'il
constate qu'au bout d'un certain temps le résultat n'est pas
satisfaisant, il continue à augmenter la puissance de chauffe,
jusqu'à atteindre la température souhaitée. Il est
clair que le temps que prend l'opérateur pour réagir est
un paramètre critique du « réglage de la
boucle », s'il réagit trop vite la situation est
voisine de la précédente, s'il réagit trop
lentement il n'arrivera même pas à compenser des
variations de température extérieure.
-
Dans la
troisième stratégie l'utilisateur de la chaudière
rajoute une information : il regarde le sens d'évolution de
la température (la dérivée de la courbe), cette
connaissance lui donne une certaine faculté d'anticipation qui
lui permet, avec un peu d'expérience, d'atteindre plus
rapidement la température souhaitée, sans
pénaliser la stabilité de la boucle.