Convaincre
Chapitre 1. Nous définissons
Chapitre 2. Testez-vous
Chapitre 3. La méthode
3.1. Les codes de la communicaton
3.2. La mise en oeuvre de 3 types d'indices textuels : énonciation, organisation, lexicaux
3.3. Le recours à l'implicite vs explicite
3.4. La typologie des arguments
3.4.1. Les arguments quasi-logiques
3.4.2. Les arguments empiriques
3.4.3. Les arguments contraignants ou la logique des jugements de valeur
3.5. Faire le choix d'une stratégie argumentative
Chapitre 4. Exercez-vous
Chapitre 5. Vous retenez
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3.4.2. Les arguments empiriques

Les arguments empiriques sont fondés sur l’expérience ; ils ne peuvent exister sans une observation de la réalité. Les notions de cause, d’exemple, de modèle sont des relations d’expérience et non des relations abstraites. 

La causalité

Cet argument consiste à étudier un phénomène par l’analyse de ses causes et de ses conséquences.

Exemple : si la science évolue, c’est bien souvent parce qu’un aspect encore inconnu des choses se dévoile soudain au regard du chercheur.

Remarque : l’argumentation causale permet parfois d’arranger le réel dans le sens qui convient à l’argumentation. Elle sert à justifier une opinion déjà admise pour éviter d’aborder des causes plus polémiques ; par exemple, « le choc pétrolier » a un peu facilement permis aux hommes politiques  d’expliquer les difficultés économiques des pays industrialisés !

L’argumentation pragmatique

Cette démarche de raisonnement traite également des liens de causalité mais elle s’intéresse plus particulièrement aux conséquences  d’un phénomène. Ainsi peut-on considérer comme efficace un slogan publicitaire s’il a pour conséquence ou effet d’être très vendu et donc d’entrer dans un bon circuit de consommation. ce type d’argument repose sur l’efficacité d’un produit. D’autres valeurs peuvent alors être négligées : des valeurs éthiques, par exemple.

Pensons à la publicité de l’Oréal « parce que je le vaux bien !

La séquence narrative ou descriptive

Pour convaincre un auditoire, parfois l’émouvoir (le seuil entre convaincre et persuader est parfois si ténu !!), nous pouvons faire parler les faits par eux-mêmes.

Pensons à Ecrits sur la peine de mort, de Victor Hugo : ce dernier décrit une exécution capitale : « Arrivé à l’échafaud, le bourreau le prend au prêtre, l’emporte, le ficelle sur la bascule, l’enfourne, je me sers ici d’un mot d’argot, puis il lâche le couperet […] l’homme pousse un cri affreux. Le bourreau déconcerté, relève le couperet et le laisse retomber. Le couperet mord le coup du patient une seconde fois, mais ne le tranche pas. Le patient hurle, la foule aussi. »
Je vous fais grâce de la suite du texte qui décrit jusqu’ à son terme une exécution–boucherie…

La confrontation

L’argumentation peut mettre en place une confrontation entre une personne ou un acte et ce que l’on s’estime en droit d’en attendre.

Elle consiste à relever une incohérence entre une personne d’une part, ses actes ou faits d’autre part.

Pensons à la crique sévère des contemporains à l’encontre de J.J. Rousseau qui publie un traité sur l’éducation des enfants, L’Emile, alors qu’il … avait abandonné les siens…


Sans parler du fréquent recours à ce type d’argument dans le monde politique !

  • Les arguments d’autorité

Contrairement à la disqualification de l’adversaire, les arguments d’autorité consistent à appuyer son opinion par une  référence à un penseur, écrivain, philosophe, scientifique, comme preuve irréfutable de la validité d’un argument.

Dans son essai, l’erreur, un outil pour enseigner, Jean-Pierre Astolfi écrit « l’erreur a ainsi à voir avec le voyage, dont Michel Serres a montré qu’il est une figure déterminante de tout apprentissage (Serres, 1991). » (C’est nous qui soulignons.)

Les arguments inductifs

Ces arguments suivent un mode de raisonnement tendant à la généralisation à partir de cas particuliers. Ils dépassent la simple analyse du réel et proposent une démarche de conviction dynamique. Ainsi avoir recours à un exemple par la technique du « micro-trottoir » permet au journal télévisé de généraliser une réaction à partir d’une personne interviewée…  On peut également évoquer le modèle comme l’incarnation de certaines valeurs.

En publicité « La Mère Denis » représentait la ruralité, l’ économie.

L’analogie

Convaincre par le procédé de l’analogie consiste à rapprocher deux termes (objets, phénomènes, domaines) qui présentent des similitudes de rapports ; il permet de mettre en relation des champs de connaissance différents et de présenter l’argument sous un jour plus familier.

Ricardo Bofill écrit dans Espaces d’une vie : « L’Europe est pourtant capable de mieux faire. Il faut pour la comprendre se reporter à la célèbre définition de la ville donnée par Alberti à la Renaissance. Elle présente pour lui les mêmes caractéristiques qu’une maison : une ou plusieurs entrées […] des couloirs […] » (C’est nous qui soulignons.)

 

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