Synthétiser
Chapitre 1. Nous définissons
Chapitre 2. Synthèse de niveau 1 : sur une phrase ou un paragraphe
Chapitre 3. Synthèse de niveau 2 : sur une partie de plan
3.1. Testez-vous
3.2. La méthode
3.3. Exercices
3.3.1. Niveau 1
3.3.2. Niveau 2
3.3.3. Niveau 3
3.4. Vous retenez
Chapitre 4. Synthèse de niveau 3 : sur un ensemble de documents hétérogènes
Chapitre 5. Vous retenez
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3.3.3. Niveau 3

Afin d’alléger la démarche, nous sommes partis d’un sujet qui a déjà été
analysé dans la ressource « Comprendre un énoncé bref » exercice de niveau III,
nous vous conseillons de vous y reporter.

Nous proposons immédiatement en réponse à ce sujet, un plan détaillé qui correspond à une démarche dialectique en 2 parties thèse/antithèse.

Vous imaginerez ensuite la troisième partie synthétique !

Rappel du sujet :« Le sport, avec ses rites et ses idoles, est devenu dans l’ensemble de la culture contemporaine, le substitut laïque des aspirations religieuses des masses, le mode le plus accessible, quoique le plus illusoire de la communion collective » écrit le sociologue M. Bernard. Vous discuterez cette affirmation en vous appuyant sur des exemples précis.

Plan binaire

I –  Le sport « substitut de la religion » ?

Le sociologue se réfère à cette analogie pour indiquer la place du sport aujourd’hui.

  • Comment se manifeste l’appartenance à une religion ? Par la soumission à des :
    • rites : prières, sacrements, gestuelle sacrée et codifiée,
    • idoles : figures de modèles, objets de vénération (saints ou prophètes),

…de plus, le champ lexical amorcé dans la citation peut être enrichi :

    • cérémonies : offices, fêtes traditionnelles (Pâques) ou personnelles (baptême) ; rythmes : des temps de recueillement réguliers sur la journée (prière du soir), la semaine (messe dominicale, sabbat,…) ou l’année (Toussaint, Ramadan…),
    • officiants : clergé hiérarchisé à fonctions précises et inégalités économiques (du Pape au prêtre ouvrier),
    • fidèles : de tout âge et de toutes conditions,
    • lieux  de culte: églises, cathédrales, mosquées, synagogues, et sites de pèlerinage (Lourdes, Compostelle, La Mecque, Jérusalem…),

Tout cela au nom d’une croyance.

  • Le sport offre de semblables signes extérieurs si l’on considère :
    • ses rites : hymnes et drapeaux, gestes fétichistes des athlètes, (Hakka des rugbymen All Blacks),
    • ses idoles : « les dieux du stade », photos des champions sur les murs des adolescents, identification par le port des mêmes vêtements et des signes d’appartenance à leur club,

…l’analogie avec la religion peut être poussée plus avant :

    • cérémonies : matchs, championnats, coupes, JO avec fêtes d’ouverture et de fermeture,
    • rythmes : des calendriers  très scandés par les entraînements et les compétitions,
    • officiants : les membres des fédérations très hiérarchisées avec professionnels et amateurs aux budgets très disparates (du Comité national au club de village),
    • fidèles : de tout âge et de toutes conditions,
    • lieux : stades réalisés par de grands architectes (le Stade de France par Nouvel), sites cultes (Olympie), sièges des clubs.

Tout cela au nom d’une passion.

Transition. L’analogie se vérifie puisque le sport fonctionne comme une religion avec des structures matérielles et administratives très semblables, toutefois cette comparaison peut paraître osée puisque d’un côté la raison d’être de la religion est la foi alors que le sport est une passion. Alors peut-on aller jusqu’à dire comme M. Bernard qu’il se substitue à elle dans les sociétés modernes ?

II – « Un substitut laïque » précise l’auteur.

L’examen en profondeur permet d’établir des différences fondamentales.

 

  • La religion s’appuie sur des textes très anciens et sacrés (Bible, Coran, Tora…) qui contiennent un enseignement pérennisé :
    • des valeurs morales : respect d’autrui, charité, fraternité, pacifisme..
    • des récits de vie avec exemples et repoussoirs : saints et mécréants,
    • mais surtout une conception du monde : histoire de sa création et de sa fin, sens de la vie et devenir dans la mort,
    • métaphysique qui donne l’idée d’un au-delà, d’une transcendance, d’une verticalité de nature sacrée,
    • corps souvent accessoire et négligé (ascétisme), rôle majeur de l’âme,
    • pauvreté considérée comme rédemptrice (vœu dans certains ordres catholiques).
  • Le sport est une invention récente dans ses modalités actuelles qui se modifient sans cesse, il contient également des enseignements :
    • des valeurs morales citoyennes et très proches des précédentes,
    • des références aux héros : champions de toutes époques et nations (Copi, Pelé, Killy, Jordan, Zidane, …),
    • son objectif premier est le culte du corps et du présent sur terre : apprentissages des techniques et des règles du jeu, sport-spectacle, esprit de concurrence (« plus haut, plus loin, plus fort » de Coubertin) et de compétition avec toutes les déviances actuelles, = donc avant tout des bénéfices physiques,
    • mais aussi des vertus de cohésion sociale (même considéré comme efficace dans des stratégies de réintégration de marginaux),
    • soumission à une société explicitement marchande soumise au culte de l’image et de l’apparence,
    • solution de facilité : matérialisme laïque plus accessible que le religieux.

Transition. Les notions de sacré et de laïque les opposent radicalement et nous empêchent de considérer le sport comme une nouvelle religion. C’est sans doute aussi l’opinion de M. Bernard puisqu’il ajoute « le mode de communion collective » le plus « accessible » mais le plus « illusoire », il nous met donc en garde.

A vous de jouer !

 

Un conseil : les termes cités dans la dernière phrase n’ont pas encore été pris en compte dans les 2 premières parties. Ils devront l’être dans la troisième afin de répondre complètement au sujet.

Corrigé : Troisième partie du plan : la synthèse

 

III – Le sport pour quel partage ?

L’idée du sociologue en établissant cette analogie est de souligner que sport et religion correspondent à une « aspiration » des populations à « communier » donc à fusionner, à se sentir unis et bien ensemble mais qu’il juge « illusoire ».

  • Une communion réelle sur le moment :
    • sportif  porté par le groupe : osmose dans les sports d’équipe et même individuels autour d’un entraîneur,
    • spectateurs enthousiasmés simultanément par la même victoire : coupe du monde de foot 98,
    • gestuelle construite ensemble : la « ola » d’un stade entier,
    • mondialisation des émotions : rôle des médias dans la transmission des Jeux Olympiques,
  • mais plus probablement une communion illusoire :
    • éphémère : nombreux champions vite oubliés,
    • superficielle : supporter manipulé comme tout consommateur, proie du marketing et du prestige de l’argent,
    • trompeuse : enthousiasme en apparence, perversion par les dessous financiers, résultats faussés par le dopage,
    • tendue : des conflits non maîtrisés, des sentiments de haine, de revanche, de jalousie (accroissement des violences personnelles ou en groupes Hooligans)…
  • des traces pourtant profondes aussi bien entre pratiquants qu’entre supporters :
    • épanouissement par l’extériorisation autorisée dans l’activité physique partagée,
    • réseaux solides : « familles » rugbystiques efficaces,
    • liens entre les peuples : solidarités sportives résistantes (Afrique du Sud),
    • investissements partagés pour des grandes causes autour d’une figure sportive (Douillet et le handicap).

 

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