Sujet : "Le rallye Paris-Dakar est un scandale, pire une insulte". Qu'en pensez-vous ?
D’après Le français au lycée, B. Théry, éditions Belin, 1995, p 242-245.
Analyse du sujet :
"Le rallye Paris-Dakar est un scandale, pire une insulte". Qu'en pensez-vous ?
- Le thème : un fameux Rallye qui traverse les déserts où vivent des populations plus que démunies.
- Un jugement sévère : un « scandale » est un effet choquant produit dans le public par des faits, des actes ou des propos considérés comme contraires à la morale , aux usages. Emotion indignée qui accompagne cet effet.
- Une progression dans l’indignation : de « scandale » à « insulte » laquelle vise à outrager, à déshonorer, à atteindre dans sa dignité.
- Le scandale touche tout le monde : téléspectateurs et populations concernées par cette traversée de leurs terres. L’insulte ne vise que les seconds ; les destinataires sont moins nombreux mais la souffrance est plus grande.
- Une incitation à s’engager personnellement.
Reformulation du sujet :
Le rallye Paris-Dakar est une atteinte à la dignité des populations concernées
par cette course sur leurs terres. Est-ce justifié à mes yeux ?
Plan binaire proposé
1. Thèse : plusieurs aspects de ce rallye peuvent expliquer l'indignation de ses détracteurs.
- l’inégalité flagrante entre les concurrents : engins, assistance, compétence (développement par opposition).
- le jeu avec la mort.
- pour satisfaire les besoins d'émotions fortes d'Occidentaux blasés,
- pour s’affronter au désert sous les yeux de ceux qui y vivent et qui en souffrent souvent,
- pour prendre le risque d’une intrusion, voire d’une invasion,
- pour dénier les accidents (risques encourus par les concurrents, et surtout, les accidents pour les spectateurs).
- le cynisme de ce rallye : une véritable "insulte".
- sur le plan matériel : pistes endommagées, sources polluées …
- sur le plan financier : "caravane de fric" qui défile devant la misère (un scandale si l'on pense au quart-monde - en Europe - et au tiers-monde -en Afrique).
Transition. On comprend dès lors que certains soient révoltés. Pourtant ce rallye ainsi que le nombre de ses partisans se développent de plus en plus.
2. Antithèse : les partisans.
- Pour une épreuve sportive de haut niveau.
- Rallye complet, unique au monde.
- Ecole de courage et d'endurance. La preuve : parfois échec des vedettes professionnelles et abandon des plus grandes écuries.
- Une des rares grandes "aventures" du monde moderne,
- pour les participants,
- pour le public, européen et autochtone,
- cependant importantes mesures de sécurité.
- Les retombées financières et économiques d'une telle course (voire psychologiques).
- Pour les pays en voie de développement,
- rentrées d'argent ;
- mise au point de véhicules sahariens ;
- "vitrine" du monde pendant 3 semaines.
- Pour les pays développés :
- recherches technologiques ;
- publicité.
Transition. Les détracteurs et les partisans de ce rallye ne manquent donc pas d'arguments, ni les uns ni les autres. Mais quelle attitude prendre face à une telle manifestation ?
A vous de jouer pour construire une synthèse !
- Questions et Réponses à imaginer !
- Souvenez-vous de l’obligation de prendre position !
- Quelles sont les attitudes possibles ?
- une condamnation catégorique,
- un soutien absolu à la course,
- une solution intermédiaire envisageable ?
Quel que soit votre choix, il faudra le justifier !!
Corrigé - synthèse
- La fausse solution d’une condamnation sans appel :
- on n'arrêtera pas plus un rallye que des recherches spatiales,
- si on le supprimait, la situation générale du tiers-monde en serait-elle pour autant améliorée ?
- Les sommes économisées iraient-elles à l'Afrique ?
- Remise en cause de notre attitude de riches surconsommateurs :
- indifférence vis-à-vis du dialogue Nord-Sud,
- condamnation facile pour les spectateurs non passionnés de motos mécanique qui se donnent bonne conscience.
- L’hypothèse d’une possible démarche plus égalitaire et plus humanitaire :
- certes, des dons (de matériel agricole, scolaire…),
- mais pourquoi ne pas mobiliser davantage l'opinion publique ?
- pour chercher à écouter la parole des autochtones,
- pour tisser des liens d’entraide,
- pour collecter des fonds…