Electricité Générale
Chapitre 1. Signaux analogiques et méthodes de calcul
Chapitre 2. Circuits et lois générales
Chapitre 3. Réponse d'un circuit
3.1. Fonction de transfert
3.2. Régimes transitoires
3.3. Système du premier ordre
3.4. Système du deuxième ordre
3.4.1. Définitions
3.4.2. Fonction de transfert en régime harmonique
3.4.3. Réponse indicielle
3.4.4. Identification
3.4.5. Exemples de circuit
3.4.6. Méthode du plan de phase
3.4.7. Résumé du cours
3.4.8. QCM
3.4.9. Exercices
3.5. Transformation de Laplace
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3.4.6. Méthode du plan de phase

 

A) Principe

Lorsque nous étudions un circuit du second ordre, l'expression des solutions est complexe; en particulier il est difficile de trouver la valeur du temps qui correspond à une valeur donnée de la variable ; la résolution de l'équation y (t) = Y1 ne peut se faire directement, il faut procéder soit graphiquement, soit numériquement par essais successifs de valeurs du temps.

Dans de nombreuses applications, les circuits du second ordre étudiés sont des circuits R - L - C série de faible amortissement. Les variables d'état sont alors le courant i dans le circuit et la tension v aux bornes du condensateur, avec i = C dv/ dt. Pour z << 1, le régime est de type oscillant amorti de pulsation propre

wo = 1/√ (L.C)

La méthode du plan de phase consiste à utiliser les variables homogènes à des tensions : X = v et

Y = C.wo.i = i.√ (L/C); le plan de phase est alors le plan rapporté à un système d'axes (X;Y) orthonormé. Il est alors possible de représenter simplement le graphe Y(X) du circuit et de le graduer en temps.

B) Réponse d'un circuit LC à des échelons simultanés de tension et de courant

Etudions le circuit L-C de résistance nulle représenté sur la fig.11.

Pour t = 0-, K est ouvert et K' est en position 1 ; nous avons v(0- )=Vo et i(0- )=Io ; à t = 0, nous fermons K appliquant un échelon de tension continue E et, simultanément, nous basculons K en 2 , appliquant un échelon de courant continu J.

v et i sont les variables d'état du système donc v(0+) = Vo et i(0+) =Io

Pour t > 0, nous avons E = v + L di / dt , ic = i - J = C dv / dt; J étant constant, dic/dt = di/dt d'où

v + L.C.v" = E. Le coefficient d'amortissement étant nul, la solution de l'équation est

v = E + A.cos (wot)+B.sin (wot); nous en déduisons ic = C.dv/dt = C.wo[B.cos (wot) -A.sin (wot)] et

i = ic+J =J+ C.wo[B.cos(wot) -A.sin(wot)].

Les conditions initiales donnent : Vo =E + A et Io = J + C.wo.B . Nous en déduisons :

v = E+(Vo-E).cos (wot)+[(Io - J)/ C.wo].sin (wot) et i =J+(Io-J).cos (wot)-[(Vo-E)/ C.wo].sin (wot). En utilisant les coordonnées du plan de phase et en posant Yo = Io / C.wo et Yj = J / C.wo , il vient :

X =E+(Vo-E).cos (wot)+(Yo - Yj).sin (wot) et Y = Yj +( Yo - Yj).cos (wot)-(Vo-E).sin (wot).

Nous avons :

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image441.gif= r². Cette équation est celle du cercle de centre G de coordonnées ( E ; Yj ) et de rayon r . Ce cercle passe par le point initial Mo de coordonnées (Vo ; Yo ). Lorsque le temps varie, le point M de coordonnées (X;Y) décrit le cercle dans le sens horaire à vitesse angulaire wo : http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image442.gif

Un circuit L-C soumis simultanément à des échelons de tension E et de courant J, a pour diagramme de phase Y(X) le cercle de centre G = ( E ; J / C.wo ) passant par le point Mo = (Vo ; Io / C.wo ). Ce cercle est décrit dans le sens horaire, à partir de Mo, à vitesse angulaire constante wo .

C) Influence de l'amortissement

Toute inductance réelle comporte une résistance de bobinage r. Prenons en compte cette résistance dans l'étude du circuit de la fig.11. Le facteur de qualité de la bobine est Qo = L.wo / r. Pour t > 0, les équations du circuit sont E = v + L.i'+r.i ; ic= C.dv/dt = i -J. Il vient donc :

E = v +L.C.v"+r.C.v'+r.J soit L.Cv" + r.C.v' + v = E - r.J. Nous avons donc wo = 1 / √ (L.C) et z = r/2.L.w o= 1 /(2.Qo). Si nous supposons l'amortissement faible soit z << 1 et Qo >> 1, le régime transitoire est oscillant amorti :

v(t ) = http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image443.gifavec w = w o.√ (1-z²) et

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image444.gif

Les conditions initiales donnent Vo= E+A et Io = J+C.(w.B- z.A.wo); nous en déduisons : A= V- E et B = [Io - J +C.z.wo(Vo- E)]/ C.w.

Si nous supposons z << 1, nous pouvons confondre w et wo. Nous en déduisons : B = (Io - J)/ C.wo +z.(Vo- E) , C.(w.B- z.A.wo) = Io - J et

C.(w.A+z.wo.B) = z.( (Io - J)+C.wo.(z²+1)( Vo- E) peu différent de z.( (Io - J)+C.wo.( Vo- E).

Les solutions s'écrivent :

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image445.gif

Dans le plan de phase, le graphe Y(X) est une spirale logarithmique (fig.13).

Considérons la première pseudo-période de fonctionnement, soit 0 < t < p/wo; l'amortissement étant faible, sur cet intervalle de temps, la spirale est peu différente du demi-cercle MoM1 ( trait rouge sur la fig.13). Déterminons les coordonnées de M1:

X1 = X(p/wo) =http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image446.gif; Y1 = Y(p/wo) =http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image447.gif; en supposant p.z << 1,

nous avons http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image449.gif; en posant k = http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image450.gif, nous obtenons X1 =2.(1-k).E-(1-2.k).Vo et

Y1 =2.(1-k).Yj-(1-2.k).Yo . MoM1 étant le diamètre du cercle, le centre G est au milieu du segment; ses coordonnées sont :

Xg = (X1+Xo)/2 =(1-k).E+k.Vo et Yg = (Y1+Yo)/2 =(1-k).Yj+k.Yo .

Comme dans l'étude à amortissement nul, le diagramme est parcouru dans le sens horaire à vitesse angulaire wo : http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image442.gif.

Un circuit R - L - C de faible amortissement tel que p.z << 1, soumis simultanément à des échelons de tension E et de courant J, a pour diagramme de phase Y(X) approché sur l'intervalle de temps 0 < t < p/wo le demi cercle de centre G = [(1-k).E+k.Vo ; (1-k).Yj+k.Yo)] passant par le point Mo = (Vo ; Io / C.wo ). Ce demi cercle est décrit dans le sens horaire, à partir de Mo, à vitesse angulaire constante wo .

Remarques

Lorsque t ® ¥ , X® E et Y® Yj ; le point Mf de coordonnées ( E ; Yj) est situé sur le diamètre MoM1.

Soit r = MoM1/ 2 le rayon du cercle, le vecteur http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image451.gifa pour coordonnées polaires (r Ð a ), ces coordonnées étant obtenues par une transformation rectangulaire® polaire;

Avec http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image442.gif,nous en déduisons les coordonnées polaires de M: http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image452.gif

nous en déduisons X-Xg = r.cos (a - wo.t) et Y-Yg = r.sin (a - wo.t); ces équations permettent de calculer v (t) et i (t).

D) Exemple

Etudions le circuit de la fig.14 :

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image470.gif

Pour t < 0, nous supposons que les deux interrupteurs sont ouverts : tous les courants sont nuls et que le condensateur est chargé sous Vo = 100 volts.

A t = 0, nous fermons K1 ; le circuit C - r - L mis en court-circuit est alors soumis à l'échelon de tension 0 V et à l'échelon de courant 0 A ( pas de source de courant). Nous avons : w o= 1/√ (L.C) = 18 260 rd/s ;

z = r / (2.L. wo) = 0,041 ; Qo = 1 / 2. z = 12,2.

On est donc dans le cas d'un faible amortissement permettant d'utiliser le diagramme de phase simplifié. Le point initial Mo correspond à v = -100 volts et i = 0 soit Mo = (-100 ; 0).

Avec k =http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image454.gif=0,065, le centre G1 du demi-cercle a pour coordonnées :

Xg1 = (1-k).0+k.(-100) = -6,45 V et Yg1 = (1-k).0+k.0 = 0.

Nous avons http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image455.gifet http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image456.gif ; nous en déduisons

X = v = -6,45 - 93,6 cos (p - wo.t) =-6,45+93,6 cos(p -wo.t) et Y = i /Cw o= 93,6 sin (p -wo.t) soit

i = 25,6 sin(wo.t).

Si nous laissons le montage évoluer sans intervenir, le courant i augmente de 0 à 25,6 A pour t = p /2.wo puis diminue et s'annule pour t = p /wo ; à cet instant la diode D1 se bloque et le fonctionnement s'arrête au point M1 = (87,1 V ; 0); le montage permet l'inversion de la charge du condensateur C mais la perte d'énergie dans la résistance r fait que l'on retrouve en valeurs absolues une tension inférieure à celle de départ.

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image471.gif

Sans attendre le blocage de D1, on ferme K2 à l'instant to = 120 µs; posons t' = t - to ; en t' = 0, les grandeurs d'état v et i sont continues et gardent les valeurs correspondant au point M'o de la fig.15. Avec les équations ci-dessus, nous obtenons M'o = (48 V; 76 V). Pour t' > 0, le circuit C - r - L est soumis à l'échelon de tension E et à l'échelon de courant J = 0; son diagramme de phase approché est donc le demi-cercle de centre G2 de coordonnées Xg2 = (1-k).50+k.48 = 49,9 V et Yg2 = (1-k).0+k.76 = 4,9 V.

Nous avons http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/12_Syst_Ordre2/Im/Image458.gifnous en déduisons donc :

X = v = 49,9 + 71,2 cos (1,6 -wo.t) et Y = i /Cwo= 4,9 + 71,2 sin (1,6 -wo.t) soit i = 1,3+19,5 sin (1,6 -wo.t).

Si nous ouvrons K2 en t'2 lorsque i = 0; de l'expression de i, nous tirons la valeur de ce temps : t'2 =91,4 µs puis nous calculons la valeur de v soit v = 121 V; avec ce circuit dit d'apport d'énergie, nous avons inversé la charge du condensateur tout en obtenant en valeur absolue une tension supérieure à la tension initiale.

Cet exemple nous montre que l'étude des circuits R-L-C de faible amortissement est facilité par la méthode du plan de phase en évitant la résolution d'équations différentielles.

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