Les
sources de la croissance ont été présentées dans la section 5 du
chapitre 2 à partir de ce schéma renvoyant à la distinction entre
croissance extensive et croissance intensive. En modifiant les
règles institutionnelles il est possible d'augmenter le taux d'emploi
(réformes du marché du travail, de la durée du travail et de l'âge de
la retraite), de soutenir l'investissement (réforme des systèmes de
financement). Mais, les théories de la croissance endogène
ont nettement souligné le rôle des gains de productivité liés à
l'innovation et à l'organisation de la production. Ainsi pour éléver le
taux de la croissance potentielle il faut que les pouvoirs publics
s'engagent durablement dans une politique d'éducation et de formation
permettant de tirer profit et d'accélérer les effets des nouvelles
technologies. Ces théories n'épuisent pas la question du choix
des institutions favorables à la croissance : il faut en particulier
faire une place importante aux politiques d'intégration régionale.
L'histoire de la construction de l'Union européenne fait une large
place aux raisons économiques : la suppression des obstacles aux
échanges, la création d'une Union monétaire, l'adoption de politiques
sectorielles européennes. Il n'est pas surprenant de voir réunies dans un projet européen, la stratégie de Lisbonne, toutes les remarques précédentes.
Il s'agit de définir une orientation des politiques économiques des
pays de l'Union européenne, prenant en compte les évolutions
technologiques et la concurrence des pays émergents en conservant
autant que possible les spécificités d'un modèle social européen qui
est pourtant loin d'être établi dans tous les pays de l'Union car les
élargissements successifs ont créé des écarts importants.