Dans la période de forte croissance qui a suivi la seconde guerre mondiale, la politique budgétaire a été très largement utilisée pour maîtriser les fluctuations conjoncturelles. Depuis le milieu des années 1970 les politiques conjoncturelles ont été profondément modifiées faisant une place beaucoup plus réduite à la politique budgétaire. Les explications de ce changement d'attitude sont nombreuses.
L'ouverture des économies et l'interdépendance qui en découle imposent de prendre en compte la la "contrainte extérieure" et de mettre en uvre des politiques améliorant la compétitivité.
Les réactions des ménages et des entreprises viennent pervertir le lien entre le solde budgétaire et l'activité économique en particulier un "effet d'éviction" prenant plusieurs formes.
Des déficits budgétaires répétés nourrissent la dette publique qui peut alors grossir mécaniquement même en l'absence de nouveaux emprunts si le taux d'intérêt est supérieur au taux de croissance de la production : c'est un "effet boule de neige".
Pour les pays de l'Union européenne, la convergence des performances économiques constituait un préalable à la création de l'Union économique et monétaire (la zone euro). Les critères permettant d'apprécier cette convergence concernent en particulier les finances publiques : la dette publique et le déficit public sont encadrés par des bornes supérieures fixées dans les traités. Cette contrainte comptable s'ajoute aux aspects théoriques limitant les recours aux politiques budgétaires.