Stabiliser les prix c'est éviter l’inflation et éventuellement la déflation.
Si cet objectif a longtemps été moins surveillé que le plein emploi
c'est parce qu'en économie fermée, l'inflation n'a pas toutes les
implications observables en économie ouverte. La compétition
internationale impose de réduire l'écart d'inflation avec les
principaux partenaires commerciaux pour éviter de perdre des parts de
marché.
Au plan interne l'inflation ne touche pas les différentes composantes
de la population de la même manière : les titulaires de revenus fixes
(les rentiers) et plus généralement les prêteurs, sont affectés
négativement, en revanche ceux qui peuvent indexer les revenus sur les
prix et les emprunteurs tirent souvent un avantage de l'inflation car
« l'inflation mange les dettes ». Certains voient dans cette
différence de situation la source de préférences politiquement
affichées - la droite serait toujours pour la lutte contre l'inflation
- la gauche y verrait davantage une contrainte à prendre en compte
l'objectif prioritaire étant la lutte contre le chômage.
La construction de l'Union économique et monétaire a fait de la lutte
contre l'inflation le seul objectif assigné en permanence à la Banque
centrale européenne.
L’objectif macroéconomique en matière d’inflation se formule, et se
mesure, dans les termes d’une valeur-cible de l’indice général des
prix, exprimée en pourcentage de hausse annuelle de celui-ci. Dans le
cas de la zone euro, la cible est fixé à 2%, ainsi lorsque le taux
d'inflation observé se rapproche de ce seuil, la BCE doit prendre des
mesures de politique monétaire pour réduire la croissance de la masse
monétaire afin de ne pas alimenter les tensions inflationnistes.