Pour comprendre ce que peut-être une politique du change il faut garder
à l'esprit les déterminants du taux de change : le taux de change d'une
monnaie dans une autre s'apprécie pour la monnaie du pays qui a
relativement à l'autre : un taux d'intérêt plus élevé, un taux
d'inflation plus faible, une balance des transactions courantes
excédentaire.
Dans
le cas le plus général, la politique du change fait du taux de change
un instrument permettant de réaliser un objectif simple : améliorer ou
rétablir la compétitivité.
Pour les pays de l'Union européenne les contraintes imposées par le Système Monétaire Européen (SME) puis la construction de l'Union Économique et Monétaire
(UEM) posait le problème autrement. L'idée selon laquelle la
compétitivité d'une économie repose sur des avantages structurels et
pas sur la dépréciation régulière du taux de change a été avancée pour
justifier le choix de cette politique visant à réduire l'inflation dont
les effets sur la croissance et l'emploi étaient négatifs et bien
entendu mal vécu par la population.
La politique du change a disparu pour laisser la place à la stratégie de la "désinflation compétitive".
Certains regrettent ce choix en montrant comment, le Royaume-Uni, les
États-Unis et les pays émergents comme la Chine utilisent la
dépréciation de leur monnaie quand c'est nécessaire.