Synthétiser
Chapitre 1. Nous définissons
Chapitre 2. Synthèse de niveau 1 : sur une phrase ou un paragraphe
Chapitre 3. Synthèse de niveau 2 : sur une partie de plan
Chapitre 4. Synthèse de niveau 3 : sur un ensemble de documents hétérogènes
4.1. Testez-vous
4.1.1. Etape 1 : lecture cursive du dossier et …des consignes !
4.1.2. Etape 2 : lecture analytique, en vue de la préparation d’un tableau global
4.1.3. Etape 3 : le tableau synoptique
4.1.4. Etape 4 : la recherche de la problématique
4.1.5. Etape 5 : la rédaction de la synthèse
4.2. La méthode
4.3. Exercice
Chapitre 5. Vous retenez
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4.1.5. Etape 5 : la rédaction de la synthèse

Faut-il donner un corrigé de synthèse jusqu’à sa rédaction ?
Les avis sont partagés sur cette question mais nous pensons qu’il est difficile de
concevoir une synthèse sans avoir jamais eu d’exemple abouti sous les yeux.

Un rappel utile : la consigne à relire avant de rédiger !
« Les documents ci-joints nous incitent à nous interroger sur les relations entre langue et pouvoir. Vous ferez de cet ensemble une synthèse objective, concise et ordonnée à partir d’une problématique explicite

Conservons à l’esprit les 3 impératifs de la synthèse :

  • Objective /pas de commentaire personnel,

  • concise/souci constant de la synthèse linguistique,

  • ordonnée/gestion du plan et des documents.

Corps de la synthèse (l’introduction se rédige à la fin !)


Tous les documents sont unanimes pour identifier ceux qui tirent leur pouvoir de la langue et personne ne conteste plus l’affirmation de Barthes sur la langue comme instrument de domination comme le rappelle POIROT-DELPECH. BOURDIEU se référant à l’Histoire souligne le lien essentiel entre l’unification du français et la montée en puissance de la bourgeoisie : sa maîtrise fait les notables. DELPORTE le rejoint en opposant « celui » qui sait parler, à l’ensemble des « Autres » dans un rapport de domination. Sur un ton plus caustique, POIROT-DELPECH et SEMPÉ visent une catégorie spécifique : la presse et ses financiers.
Sur quels procédés particuliers repose le pouvoir de cette langue ? Ils sont de diverses natures. Le premier élément est historique : BOURDIEU voit dans l’unification de la langue devenue nationale à la Révolution, une domination exercée sur les dialectes régionaux. Dès lors certains fondements sont lexicaux : un vocabulaire politique nouveau et au service des nouvelles classes dominantes, explique encore BOURDIEU. Ce que DELPORTE qualifie de « langue de bois » et caractérise comme artificielle, incompréhensible et très abstraite. Nous en avons l’illustration dans le discours typique du journaliste dont se moque SEMPÉ. D’autres fondements sont syntaxiques : répétitions, clichés, figures de style propres à déformer le réel ou à le vider de son contenu, tournures impersonnelles qui déresponsabilisent précise DELPORTE ; questions fermées et fausses questions déplore POIROT-DELPECH. Et ce dernier critique un autre aspect : le comportement discursif de la presse qui notamment soumet et abaisse ses interlocuteurs par l’absence de dialogue, les affirmations péremptoires et la disparition du discernement que ne renierait pas SEMPÉ dont le journaliste profère une question totalement étrangère à son public. En cela il est proche de DELPORTE  qui indique explicitement le registre propre à la langue de bois qui joue sur l’émotion et non sur la raison.
Aux yeux de tous ces auteurs la langue est donc bien en elle-même un pouvoir. Maîtrisée, elle nous range du côté des puissants, et plus encore construit le monde social selon BOURDIEU. Elle influence l’opinion jusqu’à la contrôler insiste DELPORTE qui discerne en ses utilisateurs de sinistres intentions par manipulation, mensonge, illusion, omission. Elle procure un sentiment fort d’autosatisfaction voire de jouissance comme ironise POIROT-DELPECH, et comme le laisse supposer le journaliste de SEMPÉ.

Codes :

  • encadrés : les verbes énonciatifs,
  • en majuscules obligatoires : les noms des AUTEURS,
  • en surlignage bleu : le fil conducteur (annonce de chaque partie, transitions des parties et sous-parties, reprise des pronoms qui scandent les réponses en dernière partie).
CONCLUSION


A rédiger dans l’élan donné par ce qui précède : nous avons tout en tête à ce moment-là.
Rappel : « Dans une conclusion argumentée, vous donnerez votre point de vue sur la question. » Ceci ne nous dispense pas d’un bilan global et objectif sur le dossier.

Bilan du dossier. Langue et pouvoir sont donc dans ce dossier liés pour le pire. Tous les reproches s’accumulent contre cet instrument de domination, et le recensement de tous les procédés linguistiques déployés donne du poids et de la crédibilité aux divers points de vue qui se complètent mutuellement pour  dénoncer surtout la langue de bois. Si les puissants sont au banc des accusés, il faut noter une assertion unique en son genre, celle de POIROT-DELPECH qui reproche tout autant aux masses de se laisser manipuler. Ainsi chacun est renvoyé à une réflexion personnelle sur le pouvoir qu’est cette langue.

Conclusion personnelle. Nous devons certes reconnaître le bienfondé de ces démonstrations qui s’en prennent au discours public, c’est-à-dire au discours de ceux qui représentent une autorité quelle qu’elle soit et qui, en parlant, endossent un rôle. Nous nous demandons cependant si cette caractéristique est spécifique à la langue française. Nous trouvons une maigre consolation dans le livre de DELPORTE qui donne tous les noms imagés de la langue de bois puisqu’elle existe dans tous les pays.

Mais on ne peut alors qu’avoir envie de prendre le contre-pied pour défendre la langue qui n’est pas toujours « de bois » et qui n’est perçue ici que comme une puissance malveillante. Or langue et pouvoir peuvent aussi être liés pour le meilleur. Les orateurs grecs déjà et beaucoup d’autres depuis, nous ont légué de magnifiques exemples de rhétorique parce que la langue est aussi éloquence respectueuse, argumentation solide, dialogue acharné, jeu gratuit ou poésie créatrice… Puissante, elle l’est dans tous les cas et le courant linguistique issu de la pragmatique d’Austin répète bien que « dire c’est faire ». La langue aurait donc la même force que tout acte.
Nous pensons pouvoir dire alors que c’est une excellente motivation pour apprendre à s’exprimer afin de savoir exercer notre discernement face au discours de l’autre, de savoir répondre à l’interlocuteur quelle que soit son intention : nous séduire pour nous dominer ou pour nous aimer.

INTRODUCTION


Pourquoi la rédiger quand on a terminé la synthèse et la conclusion ?

Parce qu’elle doit :

  • présenter le dossier et nous le maîtrisons désormais,
  • donner la problématique et nous sommes certains maintenant qu’elle est valide,
  • annoncer le plan et nous avons réussi à le développer,

Nous n’aurons donc aucune difficulté à la rédiger en toute sécurité.
Et nous la placerons bien sûr en tête sur la copie !!

Hélas ! Faute de rédiger l’introduction en dernier, combien annoncent une problématique qui dérive ensuite ou un plan qu’ils ne suivent pas !!

Voici la rédaction de l'introduction :

Trois documents contemporains issus des travaux des sociologues P. BOURDIEU et C. DELPORTE, et de l’académicien B. POIROT-DELPECH sont accompagnés d’un dessin humoristique de SEMPÉ pour susciter une réflexion qui relierait langue et pouvoir. La question dans ce dossier est de savoir si la langue n’est pas en elle-même un pouvoir. Nous verrons d’abord qui est concerné par ce rapport spécifique à la langue, puis nous recenserons tous les procédés linguistiques énoncés ou illustrés par les auteurs pour soumettre la langue à l’épreuve du pouvoir. Pour finir nous verrons à quels objectifs le pouvoir de la langue donne accès.

Il est difficile de faire plus court. Nous proposons plus long dans le corrigé de l’exercice, après la méthode.

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