Dans la théorie
traditionnelle la demande
intervient seulement lorsqu'il s'agit de déterminer le prix des biens
échangés, la plus ou moins grande intensité relative de la demande pour
les biens échangés permet de prévoir comment le gain total lié à
l'ouverture (passage de la production autarcique au commerce
international) sera partagé.
En 1961, Staffan Burenstam
Linder
s’appuie sur l’importance des échanges de produits similaires entre
pays riches (les échanges intrabranches) pour rejeter le modèle
Heckscher Ohlin Samuelson en mettant l’accent sur la nature de la
demande. Pour des pays ayant des caractéristiques
semblables, chaque bien exportable est donc aussi un bien importable.
Dans
la même perspective, puisque les produits sont différenciés il faut
appliquer au commerce international les enseignements de l'analyse de
la concurrence imparfaite.
La différenciation
est bien une forme d'imperfection de la concurrence (en concurrence
pure et parfaite les produits sont "homogènes" c'est-à-dire non
différenciés).
L’économiste australien Kelvin
Lancaster applique au commerce international son analyse de la
demande élaborée en 1966.
Chaque producteur s’attache à donner de son produit une image
"différente" de manière à exploiter le goût des consommateurs pour la
différence.