La concurrence imparfaite

Chapitre 1. Formes d'imperfection
Chapitre 2. Les prix et les pouvoirs de marché
Chapitre 3. Expliquer les imperfections
Chapitre 4. L'équilibre en situation risquée
Chapitre 5. Imperfection de la concurrence et optimum économique
5.1. L'effet sur le bien-être du consommateur
5.2. La législation
5.3. Concurrence imparfaite et innovation
5.4. Les politiques stratégiques
Page d'accueilTable des matièresNiveau supérieurPage précédenteBas de la page

5.4. Les politiques stratégiques

Il semble y avoir une contradiction entre la mise en place de poltiques stratégiques (politique industrielle, globale ou sectorielle) et la réglementation de la concurrence qui interdit aux pouvoirs publics d'intervenir en aidant les entreprises par des subventions ou une protection commerciale. Pourtant la nécessité de renforcer la compétitivité globale de l’espace européen afin d’y attirer capitaux et des investissements est souvent présenter comme étant absolument indispensable. Dans le cadre des théories du commerce international, Paul Krugman a montré comment les États étaient amenés à soutenir leurs champions nationaux.

Si les règles de concurrence sont perçues comme un frein à l’émergence d’une politique industrielle, en réalité, le nombre de cas où la Commission a interdit une opération de concentration est très limité (moins de 1% des opérations ont été interdites).

En matière d’aides d’État, beaucoup d’autorisations ont également été accordées à condition d'accepter de dialoguer avant avec la Commission. Les dirigeants européens sont désormais d'accord pour reconnaitre que sur certains dossiers clés du développement technologique et industriel, il ne doit pas être interdit d’envisager que les règles de concurrence puissent s’adapter à des choix politiques explicites.

Une vidéo de France 24 (c'est un peu long) permet de voir le rôle des Etats et des lobbies dans le soutien accordé à leurs "champions" ici Boeing contre Airbus. Emission du 12 mars 2008 : Boeing n'accepte pas d'avoir perdu, au profit de son rival européen Airbus, un contrat de 35 milliards de dollars pour la fourniture à l'armée américaine de nouveaux ravitailleurs en vol pour ses chasseurs bombardiers. L'ultime duel pour les ravitailleurs a recommencé en juillet 2010. Airbus (en 2008) et Boeing (2003) ont chacun remporté une fois ce contrat avant qu'il ne soit annulé. En mars 2010, EADS (Airbus) avait été contraint de jeter l'éponge après l'abandon pour cause de «compétition biaisée» en faveur de Boeing de Northrop, son allié américain de l'époque.

Page d'accueilTable des matièresNiveau supérieurPage précédenteHaut de la page