Chapitre 3. Les images

Une présentation PowerPoint permet d'intégrer au texte de multiples objets multimédias, dont les plus courants sont les images.

Nous distinguerons les images "statiques" (graphique, dessin, photographie, etc...) que nous appellerons "illustrations", pour simplifier, bien qu'elles aient aussi d'autres fonctions, et les images "dynamiques", ou "animations". Nous ne traiterons pas de façon spécifique des documents audiovisuels.

Les images sont-elle utiles ?

Environ 80% des études réalisées sur les illustration montrent qu'elles ont des effets positifs sur la compréhension et la mémorisation des informations. Les autres études ne leur trouvent aucun effet et quelques unes soulignent les effets contre-productifs de certaines images, si elles sont mal utilisées.

Plusieurs théories en psychologie expliquent ce phénomène. Une des plus récentes est celle du "double codage" des mots et des images dans notre mémoire à long terme. Cette théorie a été vulgarisée par la PNL (Programmation Neuro Linguistique), avec la distinction entre "cerveau gauche" et "cerveau droit".

 

Article : Cerveau. Encyclopédie Encarta.

Bien que cette représentation soit schématique et que la localisation dans les hémisphères soit contestée par les neurologues, elle rend compte d'une réalité scientifique : à chaque objet ou concept, notre cerveau associe des informations verbales et des images. La combinaison du "modèle verbal" et du "modèle visuel" crée le" modèle mental" de l'objet. Du fait de ce double encodage, nous nous souvenons mieux de ce que nous avons à la fois vu (image) et entendu (verbal).

Et les animations ?

Les animations permettent de représenter, schématiquement, ou en les reconstituant par images-clés,

	des processus ordinaires (fonctionnement d'une machine, assemblage d'un objet)
	des phénomènes qui se déroulent sur un temps très long (évolution historique ou géologique)
	des transformations difficiles à observer directement (au niveau de la cellule, du noyau atomique).

On imagine qu'elles sont encore plus efficaces que les illustrations quand il s'agit de transmettre ou d'acquérir des connaissances. Or rien n'est moins sûr ! Aucune étude n'a réussi à prouver que l'animation facilitait la compréhension de façon significative, même lorsqu'il s'agit de représenter un simple changement dans le temps.

Une série de graphiques statiques semble souvent plus appropriée pour représenter une suite d'étapes, d'états ou d'actions (mode d'emploi). Pour des mouvements simples (circuit électrique), un seul graphique suffit à représenter la trajectoire au moyen de lignes et de flèches. L'avantage est qu'on peut revenir à volonté sur chaque graphique d'une série pour compléter son information, alors que les animations doivent être étudiées en mouvement, ce qui est plus compliqué.

Quelques règles à respecter

Quand les illustrations ont des effets négatifs, c'est le plus souvent parce qu'au lieu de faciliter la construction d'un modèle mental, la présentation multimédia a conduit à la dispersition, ou à la noyade. Ainsi, une diapositive surchargée d'informations à la fois verbales et visuelles empêchera l'auditoire d'écouter le commentaire. Une image seule, sans commentaire ou avec un commentaire décalé, avant ou après celle-ci, perd de son efficacité.

Au niveau de la "déco" :

	rester sobre, supprimer les informations non essentielles pour la compréhension du message (détails, humour sans rapport avec le sujet, animations "ludiques", etc.) ;
	rechercher la cohérence.

Au niveau technique :

	respecter le sens de lecture d'une image (balayages en Z, de gauche à droite et de haut en bas pour les Occidentaux) dans le commentaire et l'animation des objets.
	pour les animations, décomposer les processus à expliquer pour ne retenir que les étapes utiles dans l'animation;
	prévoir des arrêts sur image;
	ne pas mettre trop d'objets en mouvement simultanément, leur faire suivre des trajectoires simples (passage de bas en haut ou de droite à gauche).

Au niveau didactique :

	veiller à la lisibilité de l'image (netteté des détails pertinents);
	éviter les redondances (plusieurs illustrations + légendes écrites + commentaire oral);
	présenter les images avec des commentaires oraux plutôt qu'écrits,
	bien caler le commentaire en même temps que l'image;
	dans le cas d'un commentaire écrit (pour lecture sur ordinateur) disposer l'image et les explications sur la même diapositive.

! N'abusez pas des animations.

Outre qu'elles sont délicates à concevoir et longues à réaliser, elles ralentissent la navigation et sont plus difficiles à exploiter que les images statiques.