Les marques, nous l’avons
vu, tout en évoluant dans une
sphère désincarnée, (une marque,
quoi qu’on en dise, n’est pas une personne) réussissent
le pari de prendre forme grâce aux mots,
aux images et aux valeurs
qui au fil des ans s’y sont trouvé associés.
Les marques deviennent ainsi, grâce
à des phénomènes manipulatoires, autant
d’amis et d’emblèmes indissociables de
l’affirmation sociale ou tribale de ceux qui la consomment
ou l’arborent comme une marque de distinction sociale.
Cet exploit relève
du croisement de plusieurs disciplines
issues des sciences comportementales
et cognitives visant, au sein des agences de communication
à tisser les fils narratifs d’une légende.
C’est en tout cas la tendance
qui caractérise les marques jeunes ne bénéficiant
pas comme dans le cas de grands produits dits légendaires
d’un ancrage émotionnel et historique affirmé.
Il est
par conséquent possible, même pour un nouveau
produit de fabriquer de toutes pièces ce qu’il
lui fera pour toujours office d’identité.