Le hussard sur le toit, poutres apparentes. Gérard Lefort et Olivier Séguret, Libération, 20 Septembre 1995 
Le film de Rappeneau est un nouvel avatar du cinéma « qualité française ».
Le hussard sur le toit est un film bien intéressant ; c’est objectivement une très grosse affaire de production et de promotion (à part la présentation de la météo, on ne voit pas ce que Juliette Binoche a évité). C’est également un de ces fleurons ouvragés comme le cinéma français se plait à en démouler chaque année, entre plue-value culturelle et patrimoine national : après l’année Germinal, l’année Hussard. C’est aussi en ces temps de rentrée des classes, un film qui a raison de compter sur les scolaires, puisqu’ il n’oublie jamais de l’être, scolaire. C’est enfin un film qui, à l’arrivée, ressemble tellement à ce qu’on savait au départ que sa critique n’a pas d’objet. […]
Acteurs studieux
Le saviez-vous ? C’est Juliette Binoche qui fait Pauline. Pour juger de son jeu, réduit ici à l’unique expression d’un sourire plein de mystérieuses énigmes secrètes, nous attendrons de la voir prochainement dans Un divan à New-York de Chantal Ackerman […]
L’adaptation littéraire
Le film a au moins un premier mérite : celui d’éluder le débat sur l’adaptation-trahison. Il ne reste tellement rien de ce qui fait le cœur battant du roman original, qu’il aurait été au plus juste de préciser que le travail de Jean-Paul Rappeneau et de ses deux coscénaristes (Nina Companeez et Jean-Claude Carrière) est tellement « d’après », que d’après en après, il est plutôt tout proche du brouillon filmé d’une parodie littéraire qui reste à écrire : Zorro contre le Choléra, hardi hussard ! ou Angelo, marquis aux anges. Le film a au moins un deuxième mérite : celui de susciter l’envie de lire ou de relire le livre. Histoire d’oublier. |