|
|
Chapitre 4 - Sujet 1
 | Vu dans "Faire un plan", Partie 4, Niveau 2 : L'image. (Cliquez pour accéder.) |
 Sujet |
|
« Savoir lire l'image ne doit pas être le privilège d'une minorité mais le lot commun de tous dans une société où elle est omniprésente. »
Que pensez-vous de cette affirmation d'Y. Baticle dans « Clés et codes du cinéma » ?
 Analyse du sujet
« Savoir lire l'image ne doit pas être le privilège d'une minorité mais le lot commun de tous dans une société
où elle est omniprésente . »
Que pensez-vous de cette affirmation d'Y. Baticle dans « Clés et codes du cinéma » ? |
 Cliquez sur les boutons  pour afficher l'analyse du contenu.
Savoir lire : il s'agit du corrélat. Ou, quelle est la question posée sur ce thème très large : faut-il apprendre à la lire ?
l'image ... omniprésente : l'image, et son omniprésence, constitue le thème du sujet.
ne doit pas être le privilège ... mais : il s'agit du concept de liaison. Ce « savoir » ne doit pas rester un privilège. Cela est rendu lisible par l'opposition entre : la minorité vslot commun de tous, et accentué par l'omniprésente de l'image.
d'une minorité ... lot commun de tous : s'articule au concept de liaison.
Que pensez-vous de cette affirmation : il s'agit de la consigne, il est attendu de donner un avis personnel.
|
 Reformulation
Une reformulation possible : Y. Baticle pense que tout le monde doit apprendre à lire l'image étant donné sa place dans la société actuelle. Ma réponse ?
 Remarques :
Remarque : ce sujet est assez simple, il est difficile de ne pas être d'accord avec l'auteur. Vous vous exercerez donc à soigner la mise en oeuvre de la méthode. Vous avez là une excellente occasion de tenter le plan analytique  !! Quand vous y aurez pris goût, vous ne pourrez plus vous en passer !!
 Correction
Plan analytique :

1 - L'image : longtemps « privilège d'une minorité » ?
 1.1 - De qui se composait cette minorité ?
|
Les peintres et leurs commanditaires nobles et religieux (portraits/statut social, peintures pieuses/aliment de la foi, événements historiques/mémoire collective) ;
les visiteurs des "Salons" du XIXème siècle (amateurs d'art et absence de moyens de reproduction) ;
Les photographes 1ère moitié du XXème siècle qui essaiment en milieux urbain et rural pour scander l'existence de moments exceptionnels (pose dans un décor, mariage...) ;
Les mécènes de tous temps (passionnés ou riches collectionneurs).
|
 1.2 - Depuis la 2nde guerre mondiale, l'image ne s'adresse plus à une minorité.
|
Raison principale : l'amélioration et la diffusion des techniques.
l'image « omniprésente » : partout et tout le temps :
dans les médias : magazine, livres spécialisés, BD, tv, internet ;
dans la rue : publicité (fixe ou tournante pour la démultiplier) ;
dans des lieux réservés : cinémas, musées, galeries et les écoles...
dans tous les foyers : multiplication des écrans personnels (téléphone portable, tablette, PC, plusieurs tv par foyer, home cinéma).
l'image plurifonctionnelle :
simple illustration d'un texte (redondante ou explicative) ;
information, témoignage (plus ou moins fiable) ;
objectif publicitaire/marchand (image fixe ou video) ;
moyen d'expression (création) ;
moyen de communication (MMS).
L'image n'est plus réservée à une minorité. Bien au contraire elle envahit nos murs et nos écrans personnels la démultiplient quelles qu'en soient les raisons. On peut alors vraiment s'interroger sur la nécessité d'une éducation à l'image.
|

2 - Mais faut-il apprendre à lire l'image ?
 2.1 - NON : elle a d'emblée une signification
|
apprentissage inutile (vs l'écrit) ;
reconnaissance aisée d'éléments concrets (paysage, intérieur, visage...) ;
recours fréquents aux pictogrammes à usage international aisément déchiffrables (lieux publics).
|
 2.2 - OUI : elle a aussi des pouvoirs cachés
|
elle séduit et induit le rêve (cinéma) ;
elle persuade (publicité) ;
elle conditionne, voire manipule (campagnes électorales, propagande des films nazis).
Au-delà de l'apparente facilité de son interprétation, il s'avère que nous aurions intérêt à nous méfier des pouvoirs de l'image. L'apprentissage de sa lecture en profondeur semble donc aujourd'hui indispensable.
|

3 - Tous concernés par le nécessaire apprentissage de la lecture de l'image ?
 3.1 - Oui, apprendre en raison de :
|
sa puissance : touche tous les sens par l'intermédiaire d'un seul la vue (rôle des impacts sensoriels dans les pub de chocolat ou de soupe) ;
sa force de conviction : « c'est vrai je l'ai vu à la tv ! » ;
sa capacité à déformer (cadrages, angles de prise de vue) ;
ses artifices : image virtuelle, effets spéciaux ;
|
 3.2 - Apprendre comment ?
|
apprentissage scolaire et familial dès l'enfance ;
discipline à part entière (cours d'arts plastiques et audiovisuels) ;
éducation télévisuelle : regard critique sur elle-même/émissions spécialisées.
|
 3.3 - Apprendre dans quel objectif ?
|
être averti donc plus vigilant ;
créer une distance au lieu d'une adhésion spontanée et aveugle ;
développer l'esprit critique donc être plus autonome.
Y. Baticle a raison. Cet apprentissage est devenu absolument nécessaire au regard de cette prise de recul qui seule permet de résister à l'omniprésence de l'image.
|
 Conclusion
En somme un tel raisonnement ne peut qu'aboutir au constat suivant : si l'homme gouverne ses images, les images le gouvernent tout autant au point que l'absence d'image sur un événement implique sa non-existence, son oubli. Une catastrophe non relayée par les médias ne reçoit pas de secours à l'international.
Il est donc indispensable d'éveiller les esprits à ce qui peut être un danger d'autant plus grand qu'il est insidieux. L'image serait-elle en fait plus puissante que l'écrit ?
 Introduction
Parce que la production et la reproduction de l'image est largement banalisée aujourd'hui, tout le monde a l'impression de la maîtriser dans sa signification et dans ses implications. Fragment de réalité, elle nous parle et emporte notre adhésion dans l'instant. Mais comme nous y incite Y. Baticle, dans cet art longtemps réservé à une minorité ne faut-il pas aller au-delà des apparences de facilité ou des évidences ? L'extension de l'image ne devrait-elle pas impliquer pour tous désormais une prise de conscience de ses pouvoirs et de ses moyens afin que chacun adapte son comportement ?
|
|
|
|