C'est Lazzaro SPALLANZANI (1729-1799) naturaliste italien,
professeur de sciences naturelles à Modène, qui s'intéressa le premier au vol des
chauves-souris et à leur faculté de se déplacer en l'absence totale de lumière, allant
même jusqu'à leur crever les yeux pour constater qu'elles pouvaient toujours se mouvoir
sans la vue.
Lettre sur le vol des chauves-souris aveuglées (Giornale de'
letterati tomo XCIII, anno 1794)
"J'en
arrive à penser qu'un autre sens ici supplée celui de la vue, je pense au toucher en
particulier. Nombreuses expériences ont été faites pour vérifier le bien-fondé de
cette idée, mais les résultats qui me sont parvenus ont toujours été négatifs. D'où
ma conclusion que nous ne pourrons jamais nous faire une idée sur cet autre sens ou
organe puisque nous ne le possédons pas..."
Lazzaro
SPALLANZANI avait découvert sans le savoir la faculté d'écholocation des
chauves-souris.
Puis
vinrent en 1826 les expériences sur la propagation du son dans l'eau par les Suisses Colladon et Sturm sur le lac Léman.
En 1883, le Britannique Galton construit un sifflet
capable de produire des ultrasons.
Grâce
à la découverte en 1880 de Pierre et Jacques Curie sur l'effet piézo-électrique, le
physicien Paul Langevin développa en 1915 le premier sonar.
L'utilisation
de l'ultrasonographie pour le diagnostic médical remonte au médecin autrichien Karl
Dussik et à son frère physicien Friederick, qui en 1947, l'adoptèrent pour visualiser les contours de tumeurs cérébrales en
enregistrant, dans deux dimensions, l'atténuation d'ultrasons émis continûment à
travers la tête d'un patient.
En cardiologie, les Suédois Hertz et Edler visualisent
en 1953 des sténoses mitrales et l'Allemand Effert parvient même à faire un diagnostic
de tumeur intra-auriculaire. Puis les Américains Wild et Reid adaptent la technique des
échos d'impulsions à l'examen des structures biologiques.
L'application de l'effet Doppler en échographie est à mettre au crédit de
chercheurs japonais, qui dans les années 50 l'utilisèrent pour des investigations
cardiovasculaires.
L'échographie
doit beaucoup au développement du sonar. Les deux techniques sont rigoureusement
identiques sur le plan théorique, seules changent les dimensions des capteurs et les ordres de grandeur des
fréquences utilisées.
Si
pour le sonar la profondeur d'exploration peut atteindre plusieurs milliers de mètres,
celle-ci ne dépasse guère quelques dizaines de centimètres en échographie. En
contrepartie les cibles à détecter sont, elles, beaucoup plus petites, de l'ordre du
millimètre.