Les critiques adressées à l'intervention publique dans les économies de marché concernent les trois fonctions présentées dans la section 1.
Le fait de confier aux administrations publiques ou à des entreprises publiques la production de biens et services
qui pourraient être produits par le secteur privé est dénoncé par les
économistes qui défendent les vertus du libéralisme. Selon eux, la
production publique est toujours moins efficace parce qu'elle se fait
sans incitations (positives comme le profit ou négatives comme la
faillite). Les décisions politiques qui commandent la production
publique sont souvent prises pour des raisons qui ignorent la réflexion
économique. L'école dite du "Public Choice" critique l'intervention
publique en soulignant que d'une part ce n’est pas parce que le marché
est défaillant dans un domaine particulier que l’État devient compétent
et d'autre part que les choix non marchands sont soumis à la pression
de la demande des consommateurs qui se comportent en passagers
clandestins, puisqu'ils ne supportent pas directement la dépense (elle
est mutualisée). D'autres auteurs s'efforcent de montrer les défauts de
la bureaucratie qui réduisent l'efficacité publique.
Les défenseurs de la production publique insistent sur le risque de
disparition de la notion de service public dans le cas d'une
privatisation.
Voir les vidéos pour une illustration avec l'exemple de la poste.
L'intervention publique par la redistribution des revenus et la protection sociale
traverse une crise depuis près de 30 ans. Cette crise prend trois
formes, puisque c'est à la fois une crise du financement (les dépenses
augmentent plus vite que les recettes pour des raisons structurelles),
une crise d'efficacité (la redistribution est faible et fonctionne
parfois à l'envers), une crise de légitimité (pour les libéraux, c'est
une atteinte à la liberté individuelle qui ne peut être justifiée parce
que la recherche de l'égalité est une source de gaspillage des
ressources car les prestations transforment les bénéficiaires en
"assistés" et les prélèvements découragent les plus dynamiques dont les
revenus sont "confisqués").
Quant à la politique économique,
elle serait au moins dans sa dimension conjoncturelle entièrement
contrainte (la politique monétaire est confiée à la Banque centrale
européenne et la politique budgétaire est soumise aux critères des
traités de Maastricht et d'Amsterdam qui encadrent les déficits et la
dette). Pour les libérauux, la politique conjoncturelle est par
ailleurs inefficace parce que les forces du marché finissent toujours
par triompher.