Dire qu'un employeur ne peut embaucher un
salarié que dans la mesure ou le salaire n'excède pas ce que l'embauche
du salarié va lui rapporter est une évidence. Personne ne conteste
cette affirmation. En déduire que pour réduire le chômage, il faut
baisser les salaires est en revanche discutable.
Pour chaque employeur pris séparément, des salaires plus faibles
permettent d'embaucher les salariés qui jusqu'à cette baisse n'étaient
pas engagés parce que la contribution qu'ils pouvaient apporter à
l'entreprise était inférieure au coût représenté par leur salaire.
Mais
le salaire est aussi le revenu du salarié. Lorsque les salaires
diminuent, le revenu total des salariés est modifié et il se peut très
bien que la diminution de ce revenu ne soit pas compensée par
l'augmentation de ce même revenu entrainée par les créations d'emplois.
Moins de revenu c'est moins de dépense, donc moins de demande pour les
entreprises qui risquent alors de regretter d'avoir procédé aux
embauches autorisées par la baisse des salaires.
C'est une forme du sophisme de composition
quon peut illustrer simplement avec ce qui se passe lorsqu'un
spectateur mal placé se lève pour mieux voir. Si les autres font comme
lui, il se retrouve dans la situation initiale. Des comportements
individuellement rationels ne conduisent pas forcément à un résultat
collectivement satisfaisant.
Dans
les années 1920-1930 une approche différente de l'analyse économique a
été progressivement développée. Elle constitue la macroéconomie.
La distinction entre micro et macro ne repose par sur le niveau d'analyse mais sur la méthode
.