La mobilité présentée comme une condition de
la concurrence pure et parfaite concerne les produits, les facteurs de
production, mais aussi les acheteurs et les vendeurs.

L'exemple le plus évident est probablement celui du marché du travail.
L'offreur
de travail (celui qui vend son travail, le salarié) mobile est capable
de conduire en permanence une procédure de choix rationnel reposant sur
la comparaison des gains possibles dans telle ou telle activité et des
coûts engendrés par le changement. Ainsi sa mobilité est à la fois géographique et professionnelle. Il suffit d'écrire ce qui précède pour comprendre que cet offreur de travail ne se rencontre pas souvent.
Plus
généralement quel consommateur fait le tour de toutes les boulangeries
de sa commune, régulièrement pour décider rationnellement de la
meilleure opportunité ? Les décisions d'achat et de vente comportent
une importante composante de "routines".
Les
habitudes de consommation sont d'ailleurs le fondement et le résultat
des stratégies de différenciation des produits et de fidélisation de la
clientèle. Il en est ainsi parce que dans le monde réel, très éloigné
de la présentation des axiomes de la théorie microéconomique, la mobilité a un coût souvent important.
Les transports, les communications ne sont pas fournis gratuitement, et
ce n'est pas parce que les dépenses associées peuvent être réintégrées
par le calcul que la question est réglée.
La
localisation géographique constitue une assez bonne illustration des
difficultés de prendre en compte la totalité des coûts cachés.
Certaines délocalisations fondées sur la comparaison des coûts du
travail sont des échecs et contrairement à ce qui se dit trop souvent,
les relocalisations existent.