L'étymologie
du verbe spéculer ne laisse pas de doute : spéculer c'est "observer".
Aujourd'hui, spéculer c'est "voir devant", c'est-à-dire anticiper, ce
qui peut conduire naturellement à faire des paris.
Les marchés financiers et plus généralement tous les marchés d'actifs
(immobilier, matières premières, œuvres d'art, objet de collections...)
peuvent faire l'objet de comportement spéculatifs, c'est même l'une de
leurs raisons d'être. Le spéculateur fait le pari qu'il est capable
d'acheter à un prix bas pour revendre à un prix plus élevé.
La spéculation a une incidence paradoxale sur la formation des prix des actifs.
Sur les marchés non spéculatifs, l'augmentation du prix entraine une augmentation de l'offre et une diminution de la demande.
Sur
un marché spéculatif c'est l'inverse. Quand les prix augmentent il peut
être judicieux d'attendre avant de vendre et de continuer d'acheter
tant que le point de retournement du marché, anticipé, donc risqué, ne
se rapproche pas.
Ces
comportements peuvent faire apparaître des "bulles spéculatives"
caractérisées par une augmentation des prix motivée par la seule
augmentation antérieure des prix sans aucun fondement réel. Le prix
monte parce que tout le monde achète et tout le monde achète parce que
le prix monte.
Les comportements mimétiques conduisent alors à des phénomènes qualifiés comme des "anticipations auto-réalisatrices" : je pense que le prix va monter, j'achète, les autres pensent comme moi, ils achètent et... le prix augmente !