Si le marché unique a stimulé le développement des échanges et a fait
naître des spécialisations plus fines, il est beaucoup plus difficle de
dire s'il a amélioré le bien être des européens.
En effet, ou bien on accepte de mesurer le bien-être par un indicateur
monétaire comme le PIB par habitant et il suffit de suivre l'évolution
du taux de variation de cet agrégat. Ou bien on considère que le
bien-être ne se réduit pas à cette synthèse comptable et il faut
conduire des analyses plus complexes.
Le marché unique a permis d'élargir le choix des biens et des services
de bonne qualité à des prix définis par la concurrence, la libre
circulation des travailleurs, la libre prestation des services et la
liberté d'établissement des indépendants qui ont désormais valeur de
droits fondamentaux.
Le
marché unique en dynamisant la construction européenne a eu des effets
de propagation indéniables sur pratiquement toutes les politiques
communes en imposant une importante harmonisation fiscale et une
meilleure cohésion économique et sociale se traduisants par des progrès
importants des politiques de développement régional et des politiques
sociales. Il a renforcé les bases juridiques des politiques de
protection du consommateur et de l'environnement ainsi que celles des
politiques de recherche et de développement. Enfin, le marché unique
était indispensable pour passer à une union économique et monétaire. Un
grand marché unique réclame une monnaie unique et ce marché permet la
convergence indispensable pour une zone monétaire homogène.
On peut assez facilement reprendre chacun de ces arguments et montrer qu'ils sont loin d'être décisifs.