Les proportions
caractérisant l'importance d'une partie d'un ensemble
relativement à cet ensemble sont généralement
appelées "taux". Si la population active est composée des
actifs occupés et des chômeurs (actifs inemployés)
alors le taux de chômage c'est la part des chômeurs dans la
population active.
C'est
ici qu'il faut être particulièrement attentif à
l'ensemble considéré comme référence.
Le taux de
chômage des 16 - 24 ans c'est le nombre des chômeurs de 16
à 24 ans rapporté au nombre d'actifs de 18 à 25
ans. Cela semble évident et pourtant on entend trop souvent dire
qu'en France plus d'un jeune sur cinq est au chômage
puisque le taux de chômage des moins de 25 ans (les 16 à
24 ans) est en mai 2006 égal à 21,9 %.
C'est une grave
erreur d'interprétation d'une donnée statistique
politiquement sensible (qui mérite donc d'être
traitée avec rigueur).
Un taux de
chômage de 21,9 % pour les 16 - 24 ans cela signifie simplement
que sur 100 jeunes de 16 à 24 ans engagés dans
l'activité (ayant un emploi ou cherchant un emploi), il y en a
21,9 qui sont à la recherche d'un emploi. Mais il y a trois
catégories de jeunes de 16 à 24 ans puisqu'à
côté des actifs (ceux qui ont un emploi et les
chômeurs) il y a les inactifs c'est-à-dire ceux qui sont
dans le système de formation (au lycée ou dans
l'enseignement supérieur). Cette dernière
catégorie concerne près de 63 % des jeunes de 16 à
24 ans. Autrement dit, un taux de chômage des jeunes de 21,9 % ne
signifie pas qu'un jeune sur cinq est au chômage mais qu'un jeune
actif sur cinq est au chômage. En réalité ce taux
correspond à la situation suivante : sur 100 jeunes, 37 sont
actifs et sur ces 37 actifs, 21,9 % sont chômeurs (soit environ 8
jeunes chômeurs). Il faut donc dire qu'en France, 8 jeunes sur
100 sont au chômage, ce qui est très différent de
l'énoncé habituel répercuté par les
médias et par de nombreux hommes politiques comme on a pu le
constater pendant la crise du CPE.
Vous
devez toujours vérifier quel est l'ensemble de
référence avant d'interpréter un
tcaractéristique structurelle exprimée par un taux.
En
prenant cette précaution vous pourrez tirer pleinement profit
des avantages fournis par le calcul des taux. Le plus important est que
les taux rendent comparables des ensembles très
différents quant aux grandeurs absolues.
Des
dépenses de recherche et développement
représentant 3 % du PIB c'est près de 299 milliards
d'euros pour les Etats-Unis mais c'est seulement (?) 51 milliards
d'euros pour la France. Le même effort correspond à
des sommes très différentes (près de 6 fois plus
de dépenses en euros).