La BCE et la politique monétaire
Chapitre 1. Zone euro et globalisation
Chapitre 2. Eléments de théorie monétaire
Chapitre 3. Inflation/désinflation
Chapitre 4. La BCE et la stabilité
Chapitre 5. La politique monétaire
5.1. Ancrage nominal et cibles monétaires
5.2. Le contrôle de la liquidité bancaire
5.3. Les instruments de la politique monétaire
5.4. Efficacité de la politique monétaire
Chapitre 6. Exercices
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5.4. Efficacité de la politique monétaire

 Pour juger de l'efficacité de la politique monétaire, il faut se demander si elle a permis de stabiliser les prix. La réponse ne peut pas être réduite à l'observation de l'évolution du niveau général des prix (IPCH) qui donne satisfaction comme le montre ce graphique, car celle-ci peut avoir d'autres causes que les interventions de la Banque centrale. Il faut s'interroger sur les canaux par lesquels la politique monétaire est supposée agir sur l'évolution des prix et sur l'économie réelle (production, consommation, investissement...).

La politique monétaire se traduit par des variations des taux directeurs qui se diffusent à l'ensemble des taux d'intérêt. Les mouvements de taux d'intérêt affectent à leur tour les conditions d'équilibre de nombreux marchés ainsi que les revenus et la situation patrimoniale des agents économiques.

Les économistes distinguent traditionnellement (le raisonnement est conduit dans l'hypothèse d'une baisse des taux directeurs, il est parfaitement symétrique pour une hausse des taux directeurs) :

  • Le canal du prix des actifs : la baisse des taux d'intérêt entraine une augmentation du prix des actifs financiers et immobiliers ce qui a pour effet de stimuler l'investissement (la hausse du cours des actions rend les émissions plus faciles, les entreprises peuvent se procurer plus facilement des fonds propres) et la consommation des ménages (on parle d'effet de richesse pour caractériser ce lien : les ménages constatant qu'ils sont plus riches puisque le prix de leurs actifs a augmenté, réduisent leur taux d'épargne et consomment davantage)
  • Le canal du crédit : la baisse des taux directeurs permet aux banques de baisser les taux qu'elles pratiquent avec les ménages et les entreprises ce qui stimule la consommation (baisse du coût du crédit à la consommation) et l'investissement (le crédit bancaire accordé aux entreprises est moins coûteux de même que le crédit aux logements).

Ainsi une politique monétaire accomodante, mise en œuvre par une baisse des taux d'intérêt directeurs permet une activité économique plus soutenue (croissance plus rapide du PIB) en même temps qu'elle se traduit par une augmentation de la quantité de monnaie en circulation. Elle devrait donc être relativement neutre du point de vue de l'évolution des prix.

Cependant la transmission à l'économie réelle par les enchaînements précédents demande du temps et se fait plus ou moins intensément dans les différentes économies. On considère généralement qu'il faut près d'un an pour qu'une baisse des taux directeurs entraîne une modification sensible de la conjoncture économique et qu'en France les enchainements jouent moins fortement qu'aux Etats-Unis ou même dans la zone euro en général.

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