La notion de concept peut aussi fonctionner à travers ce que nous pouvons appeler des distinctions conceptuelles.
Vous pouvez en effet avoir besoin de distinguer le sens de deux concepts dont la signification est voisine.
Par exemple si l’on vous demande de proposer votre point de vue (même si vous n’êtes pas philosophe) sur des sujets-débats soulevés dans de nombreuses disciplines. Exercez-vous !
Soit les propositions de débat :
- Enoncé a : le travail est-il un droit ou un devoir ?
- Enoncé b : être libre, est-ce faire ce qu’on désire ?
Questions
Quel terme des énoncés a, b. doit être bien défini, donc distingué d’autres termes
voisins pour bien répondre au problème qui est soulevé ?
Proposez quelques orientations de l'énoncé b, sujet qui touche la notion de liberté
pour des adolescents ou jeunes adultes !
Corrigé
Dans de nombreux sujets, il est nécessaire de poser les différences entre le concept proposé à votre réflexion et des concepts voisins par leur sens. C’est ce que l’on nomme distinctions conceptuelles. Ces distinctions sont indispensables pour circonscrire le plus justement possible la définition du mot sur lequel vous devez réfléchir.
Enoncé a :
L’absence de confusion entre travail et métier s’impose. En effet il est nécessaire de bien distinguer le concept de travail du concept de métier, et ce, compte tenu des valeurs qui sont attribuées dans l’énoncé à la notion de travail : droit, devoir.
La distinction des concepts passe par la distinction de mots appelés par la proximité de leur sens et de leur emploi. Le mot travail appelle par relation de sens, le mot métier. Or leur sens est différent :
- métier : genre de travail déterminé reconnu ou toléré par la société et dont on peut tirer ses moyens d’existence,
- travail : ensemble des activités humaines coordonnées en vue de produire quelque chose.
Le terme travail englobe toute démarche active en vue d’une production. La notion de métier est plus spécifique et restreinte . Elle désigne une activité humaine précise.
Le concept de travail peut appeler de ce fait son double opposé : l’oisiveté, ce qui peut éclairer les notions de droit et de devoir attachées au travail.
Enoncé b :
Il faut distinguer le concept de liberté, du concept voisin, la licence .
C’est nécessaire, pour circonscrire la définition du mot « liberté », pour confronter cette définition à la définition proposée dans le sujet: « faire ce qu’on désire ».
Liberté : état d’une personne qui n’est pas sous la dépendance absolue de quelqu’un. Possibilité d’agir sans contrainte,
licence : liberté d’action qui est laissée à quelqu’un ou qu’il se donne à lui-même . Liberté excessive.
La distinction entre les deux concepts est efficace dans la mesure où nous constatons que le sujet propose une définition de la liberté qui, lui, assimile ce terme à la notion de « licence » : «Etre libre, est-ce faire ce qu’on désire ? »
Le débat peut donc s’engager sur une liberté qui semble faire place au seul désir individuel.
Quelques orientations de débat :
- la liberté adolescente se rapproche de la définition : pour les adolescents, être libre, n’est-ce pas faire ce que l’on veut, n’est-ce pas se donner la liberté à soi-même, refuser toute entrave (définition proche du mot licence) et tous les obstacles que l’autre ou le monde peut représenter ?
- Mais liberté vs licence : l’obstacle comme limite ou condition de la liberté.
- Etre libre, c’est pouvoir dépasser les obstacles, ce qui révélera ma force et … ma liberté.
Donc, la liberté, en fait, se nourrit de contraintes . Elle n’est pas assouvissement de tous les désirs.