Electricité Générale
Chapitre 1. Signaux analogiques et méthodes de calcul
Chapitre 2. Circuits et lois générales
2.1. Diplômes élémentaires, notion d'impédance
2.2. Puissances électriques
2.3. Analyse des réseaux en régime permanent
2.4. Théorèmes des réseaux
2.4.1. Théorème de superposition
2.4.2. Théorème de Millmann
2.4.3. Théorème de substitution
2.4.4. Théorème de Kennely
2.4.5. Modelisation d'un réseau
2.4.6. Résumé du cours
2.4.7. QCM
2.4.8. Exercices
Chapitre 3. Réponse d'un circuit
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2.4.1. Théorème de superposition

 

A) Enoncé

Ce théorème résulte de la linéarité des équations décrivant le fonctionnement du réseau.

Soit un réseau comportant des sources de tension de f.é.m. e1, e2, ..., ek et des sources de courant is1, is2, ..., isp et des branches parcourues par les courants d'intensité i1, i2, ..., ib.

Définissons un premier état par les valeurs de sources e11, e21,..., ek1, is11, is21, ..., isp1. Les courants de branche ont alors les valeurs i11, i21, ..., ib1.

Définissons un deuxième état par les valeurs de sources e12, e22, ..., ek2, is12, is22, ..., isp2. Les courants de branche ont alors les valeurs i12, i22, ..., ib2.

Nous dirons que nous superposons ces deux états, si nous donnons aux sources les valeurs

e11+e12, e21+e22, ..., ek1+ek2, is11+ is12, is21+ is22, ..., isp1+ isp2 . Les équations étant linéaires, les courants de branche dans ce nouvel état sont : i11+i12, i21+i22, .., ib1+ib2 .

Si nous superposons n états d'un réseau, nous obtenons des courants de branche et des tensions par dipôles égaux à la somme des grandeurs dans chacun des états.

B) Exemples

Exemple 1

On veut étudier le circuit ci-contre pour toutes les combinaisons des états ouverts et fermés des trois interrupteurs.

On donne R = 1 kW et Is = 1 mA.http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/8_Th_Reseaux/Im/Image194.gif

L'état Eo est celui où les trois interrupteurs sont ouverts, qui est équivalent à celui où les trois interrupteurs sont fermés et les trois courants sources sont nuls. Le réseau n'étant pas alimenté, tous les courants de branche sont nuls et Uo = 0.

L'état E1 est celui où K1 est fermé, K2 et K3 étant ouverts. Cela revient à fermer les trois interrupteurs et à donner aux courants sources les valeurs Is, 0 , 0. Les résistances R des branches BC et CD sont en série;

VBC = VCD = U et VBD = U' = 2.U. Entre B et D la résistance équivalente est 2R//2R = R. Entre A et D on a donc une résistance 2.R donc la résistance totale du circuit est R//2R = 2.R/3 et U" = 2.U'.

On a donc U" = 2.R.Is/3 et U1 = U'/2 = U"/4 = R.Is/6 = 1/6 V.

L'état E2 est celui où K2 est fermé, K1 et K3 étant ouverts. Cela revient à fermer les trois interrupteurs et à donner aux courants sources les valeurs 0, Is, 0 . Les résistances R des branches BC et CD sont en série; VBC = VCD = U et VBD = U' = 2.U. De même les branches AB et AD sont en série. On a donc entre B et D trois résistances 2.R en parallèle soit une résistance équivalente 2.R/3. On a donc U' = 2.R.Is/3 et

U2 = U'/2 = R.Is/3 = 1/3 V.

L'état E3 est celui où K3 est fermé, K1 et K2 étant ouverts. Cela revient à fermer les trois interrupteurs et à donner aux courants sources les valeurs 0, 0, Is . Les branches AB et AD sont en série. On a donc entre B et D deux résistances 2.R en parallèle soit une résistance équivalente R. Cette résistance vient en série avec la branche BC. Entre C et D on a donc une résistance R//2R = 2.R/3 . On a donc U3 = 2.R.Is/3 = 2/3 V.

L'état E4 où K1 et K2 sont fermés et K3 ouvert est la superposition des états E1 et E2; on a donc

U4 = U1 + U2 = 1/6 +1/3 = 1/2 V.

L'état E5 où K1 et K3 sont fermés et K2 ouvert est la superposition des états E1 et E3; on a donc

U5 = U1 + U3 = 1/6 +2/3 = 5/6 V.

L'état E6 où K2 et K3 sont fermés et K1 ouvert est la superposition des états E2 et Ey; on a donc

U6 = U2 + U3 = 1/3 +2/3 = 1 V.

L'état E7 où K1, K2 et K3 sont fermés est la superposition des états E1, E2 et E3; on a donc

U7 = U1 +U2 + U3 = 1/6 +1/3 +2/3 = 7/6 V.

Exemple 2

Etudions le circuit de la figure 2.http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/8_Th_Reseaux/Im/Image195.gif

E et E' sont des sources de tension continue, e1 est un générateur sinusoïdal de fréquence f et e2 un générateur sinusoïdal de fréquence 3.f. On donne :

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/8_Th_Reseaux/Im/Image196.gif

L'étude directe de ce circuit en régime permanent est difficile car on ne peut utiliser la méthode complexe avec des sources de fréquences différentes; on devrait écrire les équations en valeurs instantanées et résoudre des équations différentielles.

Définissons un état Eo où e1 = e2 = 0 et où on garde les sources continues.

L'état E1 est défini par E = E' = e2 = 0 en gardant la source e1 .

L'état E2 est défini par E = E' = e1 = 0 en gardant la source e2 .

La superposition de ces trois états donne à chaque source sa valeur effective et donc donne l'état réel du réseau complet.

Dans l'état Eo, en régime permanent, L est un court-circuit et C un circuit ouvert donc j'o = 0

et io = jo = (E-E')/(R+R') = 25 A et uo = E'+R'.io =(R'.E+R.E')/(R+R') = 97,5 V.

Dans l'état E1, on est en régime sinusoïdal à la pulsation w = 2.π.f; on peut donc utiliser la méthode complexe.

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/8_Th_Reseaux/Im/Image197.gif

Dans l'état E2, on est en régime sinusoïdal à la pulsation 3.w = 6.π.f; on peut donc utiliser la méthode complexe. Le calcul est formellement le même; il suffit de changer les valeurs numériques de e et de la pulsation.

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/8_Th_Reseaux/Im/Image198.gif

Pour connaître l'état du réseau, il suffit de superposer les trois états ci-dessus ; par exemple

http://public.iutenligne.net/electrotechnique/marty/Elec/fichiers/8_Th_Reseaux/Im/Image199.gif

C) Types d'applications

La méthode de superposition s'applique dans les deux cas décrits par les exemples :

- toutes les sources sont de même type mais la structure du réseau peut être grandement simplifiée en éliminant une ou plusieurs sources.

- les diverses sources sont sinusoïdales de fréquences différentes; on a alors intérêt à décomposer en autant d'état qu'il y a de fréquences différentes. Dans chaque état, on peut alors appliquer la méthode complexe

Attention ! : dans ce cas il ne faut surtout pas ajouter les valeurs complexes de deux états différents mais uniquement les valeurs instantanées.

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