Ayant été conçu à l'origine pour n'assurer qu'une fonction
d'identification au travers d'un embryon de dialogue coopératif entre le capteur sol et
un transpondeur installé à bord de l'avion, le radar secondaire fournit une information
plus riche (identification, altitude) et exempte de fausse alarme. Celle-ci suppose
néanmoins la présence d'un transpondeur actif à bord et peut donc se révéler
indisponible pour les aéronefs non équipés, ou dont le transpondeur est défaillant.

Fig.II.4 Visualisation radar d'une réponse
transpondeur
Le
radar secondaire (1,3GHz < F < 2,9GHz)
émet sur une fréquence (1,03GHz) un signal d'interrogation sous la forme d'une impulsion
codée.
Le
transpondeur embarqué répond par une autre impulsion dans la même gamme de fréquence
(1,09GHz).
La
réponse décodée apparaît sur l'écran radar au sol (Fig. II.4) sous la forme d'un
écho comprenant les quatre chiffres affichés par le pilote à la demande du contrôleur,
après contact radio (4 chiffres de 0 à 7 soit 84 = 4096 codes
possibles).
Lorsque
l'avion est équipé d'un transpondeur mode C (avec alticodeur), une information
d'altitude apparaît également.
Une fonction IDENT permet de faire apparaître en sur-brillance
sur l'écran radar et sur demande du contrôleur, l'écho associé à l'aéronef, en cas
de doute sur l'identification de ce dernier.
Certains
codes sont attribués à des situations particulières.
7700 : Détresse.
7600 : Panne radio.
7500 : Intervention illicite (détournement).
7000 : Vol VFR (vol à vue) avec mode C obligatoire
Modes de transpondeur :
L'OACI (Organisation de l'Aviation
Civile Internationale) a adopté différents modes de transpondeur :
Mode A : Identification de l'aéronef.
Mode C : Identification de l'aéronef et
report d'altitude grâce à un alticodeur embarqué avec une précision de ± 50ft.
Mode S : Compatible avec les modes A et C et répondant aux
futures nécessités d'automatisation et d'amélioration des radars de contrôle de la
circulation aérienne ±25ft.
Le radar secondaire classique souffre néanmoins de défauts,
l'empêchant d'être utilisé seul pour traiter des séparations inférieures à 10NM :
-
Le GARBLING, c'est-à-dire
l'enchevêtrement des réponses transpondeur lorsque les avions sont proches les uns des
autres. Ce défaut technique est d'autant plus préjudiciable qu'il s'accroît avec la
densité du trafic.
-
Le FRUIT résulte de réponses asynchrones reçues par
une station sol alors que l'avion répondait à l'interrogation d'un autre radar. Il est
lié au nombre de radars implantés dans une région et à leur fréquence de répétition
d'interrogations.
-
La qualité des informations
issues des stations secondaires militaires (50% dans l'Est de la France) réglées pour
des missions différentes de celles des services de l'Aviation Civile.
Pour résoudre les problèmes inhérents aux radars secondaires
classiques, une nouvelle génération de radars secondaires a été développée. Ceux-ci
nécessitent néanmoins la présence d'un transpondeur mode S à bord des avions.
Le
radar secondaire monopulse
Les radars secondaires dit monopulse utilisent
une antenne moderne constituée d'un réseau de dipôles. Cette antenne permet de mettre
en oeuvre la technique monopulse (connue dès 1946), utilisée dans le domaine des radars
de poursuite ou de tir militaire.
En théorie, une seule
impulsion suffit pour déterminer avec précision l'azimut de la cible.
Les radars monopulses
interrogent sélectivement les avions équipés de transpondeurs mode S en utilisant un
système d'adressage sélectif afin de
réduire le nombre d'interrogations.
L'avion ne répond que si l'interrogation contient son adresse mode S.
De cette manière, les cas de
GARBLING en mode S sont éliminés. En effet, une station mode S placera les
interrogations relatives à deux avions proches de manière suffisamment espacée dans le
temps pour éviter que les réponses ne soient enchevêtrées.
D'autre part, chaque radar
monopulse mode S est identifié par un code unique qui est placé dans chaque
interrogation et qui doit être transmis dans la réponse d'un avion mode S.
Si un radar reçoit une réponse non sollicitée, il la
rejettera si elle ne contient pas son code identificateur. Les problèmes de FRUIT sont
ainsi résolus en environnement mode S.
Le radar monopulse mode S améliore donc grandement les
performances du radar secondaire classique.