Si l'un des multiples avantages
de la représentation logarithmique est de représenter par la même quantité des
rapports identiques entre deux nombres, quelles que soient les valeurs de ces
nombres (le rapport entre
10 V et 1V ou 10μV et 1μV est représenté par 20 dB)
le piège peut se présenter quand on travaille avec des dynamiques
élevées et que l'on ne prend pas en compte le niveau effectif du signal. Une
amplification de 60 dB d'un signal de 1mV peut amener la destruction de l'étage
d'entrée de la fonction placée à la suite alors qu'une atténuation de 60 dB de
ce même signal peut le plonger dans le bruit d'amplificateurs large bande.
Un autre piège réside dans le
fait que le décibel est mal adapté à la représentation de fonctions dont la
valeur peut atteindre zéro dans certaines conditions (annulation du numérateur
d'une fonction de transfert de filtre pour une fréquence donnée ou condition de
décorrélation totale d'une intercorrélation de deux signaux, par exemple).
L'application de la fonction logarithme va alors donner des valeurs tendant vers
ce qui pose de gros problèmes au niveau des graphes !
Un autre piège aussi, réside dans la tentative d’application du décibel à un signal numérisé. C’est ainsi que la perception que l'on a de la résolution d'un convertisseur analogique-numérique (C.A.N.) peut être erronée. Considérons, à titre d’exemple, un convertisseur de 10 bits de résolution soit 1024 états équirépartis. Le rapport entre les deux niveaux les plus élevés est de 1,001 soit voisin de 0,01dB. Le rapport entre les deux niveaux les plus faibles, c'est-à-dire entre le LSB[1] et la valeur nulle, tend vers l'infini alors que le « pas » (ou écart) entre ces niveaux reste identique à celui des autres. C'est la raison pour laquelle la résolution de cette fonction est définie en nombre de bits (ce cas sera repris au chapitre 11).
Citons enfin un dernier piège dont les effets seront traités au paragraphe 10-2 : il s’agit de celui entraîné par la somme de signaux. Il a été dit en introduction que la plupart des fonctions introduisaient des coefficients entre leur entrée et leur sortie cependant certaines fonctions ou des traitements mathématiques font la somme d’un certain nombre de signaux : l’utilisation du décibel n’a alors un sens que dans des conditions très restrictives.
1] LSB : abréviation de l’expression anglo-saxonne : « Least Significant Bit »