La BCE et la politique monétaire
Chapitre 1. Zone euro et globalisation
Chapitre 2. Eléments de théorie monétaire
2.1. La demande de monnaie
2.2. Transmission des phénomènes monétaires
2.3. Implications pour la politique monétaire
Chapitre 3. Inflation/désinflation
Chapitre 4. La BCE et la stabilité
Chapitre 5. La politique monétaire
Chapitre 6. Exercices
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2.1. La demande de monnaie

 Le statut de la monnaie dans l'analyse économique dépend des fonctions qui lui sont attachées. On distingue habituellement trois fonctions de la monnaie : instrument de paiement permettant de régler les transactions, instrument de réserve de valeur ou moyen de transférer du pouvoir d'achat dans le temps et enfin, instrument de mesure des valeurs ou unité de compte.

La troisième fonction n'a pas d'implication pour l'analyse économique en revanche les deux autres renvoient à une interprétation possible en termes de demande de monnaie.

  • En tant qu'instrument utilisé pour les transactions, la monnaie est d'autant plus demandée que la valeur des transactions à financer est plus grande. La demande de monnaie dépend donc du prix des produits et des quantités échangées de chacun des produits.
  • En tant qu'instrument de réserve des valeurs et moyen de transférer du pouvoir d'achat dans le temps elle est une des formes possibles de l'épargne.

Tous les économistes acceptent que la demande de monnaie réponde au motif de transaction. La demande de monnaie est donc proportionnelle à la quantité de produits échangés et aux prix de ces produits. Cette affirmation est au cœur de la demande de transaction version théorie quantitative. La modernisation du système bancaire a rendu la gestion des moyens de paiement plus facile, en permettant d'échelonner l'utilisation du revenu dans le temps. La version moderne de la théorie de la demande de transaction montre que la demande de monnaie de transaction diminue quand le taux d'intérêt augmente.
Tous prennent aussi en compte le fait qu'on peut détenir de la monnaie par précaution, par exemple pour faire face à des besoins inattendus. Le montant des réserves conservées en monnaie dépend du niveau de revenu. Plus le revenu est élevé et plus il est facile de conserver une encaisse de précaution. La demande de monnaie de précaution est proportionnelle au revenu. Comme pour le motif de transaction les progrès du système bancaire modifie ce résultat. La conclusion est la même : la demande de monnaie de précaution diminue quand le taux d'intérêt augmente.

S'il y a accord sur ces deux motifs de demande de monnaie, il y a une opposition forte sur le motif de spéculation.
La monnaie peut-elle être considérée comme un actif ayant le même statut que les titres financiers ?
Les agents procèdent-ils à un arbitrage entre liquidité et placements ?

La réponse est très importante parce qu'elle modifie complêtement l'analyse du partage du revenu entre consommation, épargne et formes de l'épargne (liquidités ou titres).
La théorie économique a longtemps rejeter l'idée que la monnaie pouvait être considérée comme un actif comparable aux titres. La monnaie ne pouvait être qu'un instrument d'échange et rien d'autre. C'est la version habituelle de la neutralité de la monnaie ou/et de la théorie quantitative.
L'analyse conduite par John Maynard Keynes a renversé cette approche en introduisant une nouvelle théorie de la consommation et en accordant à la monnaie un nouveau statut.
En présentant une théorie quantitative modernisée, Milton Friedman a conduit une sévère critique de l'analyse keynésienne. S'il aboutit à des conclusions radicalement opposées pour la politique monétaire, sa théorie de la demande de monnaie est plus proche de celle de Keynes que de la théorie quantitative ancienne.

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