ANALYSER POUR COMMUNIQUER : TD N°4
Chapitre 1. T.P. N°1
Chapitre 2. T.P. N°2
2.1. Document
2.2. Tableau de synthèse
2.3. Plan
2.4. Synthèse rédigée
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2.4. Synthèse rédigée

_____Le premier pas de l’homme sur la lune le 21 juillet 1969 reste un des évènements majeurs du XX° siècle. Une fois éteints les premiers enthousiasmes, nous en sommes maintenant à l’heure des bilans et de la réflexion. De l’émerveillement premier témoignent la photo de la NASA célébrant le glorieux équipage d’Apollo 11 et les notes mélancoliques de François Mauriac dans Le dernier Bloc-notes de juillet 1969. Trente ans plus tard, Rogers Lesgards et Leila Haddad essaient d’analyser quels sont les ressorts humains de la conquête spatiale et ce qui se cache peut-être derrière le mythe, tandis que Roland Omnès, dans l’article « Espace » de l’Encyclopedia Universalis, explique ce qui justifie l’entreprise «  au regard d’un esprit froid ». La conquête de l’espace est-elle ou non l’avenir de l’humanité ? Il semble qu’elle réponde d’abord à une aspiration profonde liée à la nature humaine, relayée ensuite par de multiples intérêts politiques et économiques. Malgré les obstacles et les dangers, elle parait avoir donné naissance à une nouvelle forme de coopération humaine prometteuse pour l’avenir.

 

_____Il semble que l’homme ait toujours voulu s’évader de sa prison terrestre, comme le soulignent les trois auteurs qui citent Icare et Cyrano de Bergerac. Leila Haddad file, quant à elle, une métaphore poétique, « l’homme aux semelles de vent », pour décrire cette folle aspiration à s’élever non seulement physiquement mais aussi spirituellement.

En effet, R. Lesgards, assimilant l’exploration de l’âme humaine à celle d’une mine, décèle dans « la deuxième galerie » un désir de réécrire une nouvelle histoire de l’humanité pour pallier le vide du « ciel » après les avancées du savoir scientifique. Il s’agirait, par la conquête spatiale, de redonner un sens à la vie humaine, de retrouver l’espoir de connaître nos origines. Cela expliquerait que les sciences spatiales n’engendrent aucune des angoisses éprouvées devant d’autres avancées, en génétique par exemple.

C’est que l’espace semble un domaine où se rejoignent le mythe et la technique, le feu volé par Prométhée et celui des fusées, suggère R. Lesgards. Mieux « la science a prêté sa boite à outils à l’imaginaire spatial » affirme L. Haddad, qui montre les rapports étroits, faits d’influences réciproques, entre la technique et l’imaginaire. L’espace aurait fourni en fait un nouveau paysage à la réécriture des mythes anciens, la promesse d’un nouvel Eldorado, reconnaît R. Omnès.

Mais le spectacle offert à nos yeux émerveillés cache, disent-ils, d’autres enjeux de nature politique et économique.

 

_____La photo représentant l’équipage d’Apollo 11 est là pour nous le rappeler ; les trois hommes forment un flèche inscrite dans le cercle de la lune ; le drapeau américain est bien visible sur leur combinaison blanche. La mise en scène est parfaite pour glorifier l’Amérique triomphante, réalisant le vieux rêve de l’humanité. François Mauriac, reconnaissant la supériorité américaine, rappelle cependant l’origine européenne de W. von Braun qui faillit bien utiliser son génie pour détruire Londres, avant que sa nouvelle nationalité américaine ne le voue à d’autres conquêtes plus pacifiques…

Les acquis scientifiques de l’exploration de l’espace sont eux bien tangibles. R. Omnès met l’accent sur l’importance des découvertes en matière de connaissances astronomiques. La terre elle-même peut être désormais observée depuis le cosmos et nous avons fait de grands progrès, par exemple, dans les prévisions météorologiques.

Mais les bénéfices sont aussi économiques. R. Omnès rappelle avec enthousiasme

les progrès réalisés dans les « nations spatiales » : l’électronique grâce à la miniaturisation, les télécommunications et surtout les méthodes de recherche fondées non plus sur l’action solitaire mais sur les connaissances partagées.

Toutes ces avancées ont été portées par une élite de scientifiques, explique R. Lesgards, animés d’une foi inébranlable dans le progrès scientifique comme source de bonheur pour l’humanité.

 

_____Cette expansion est cependant menacée, affirme L. Haddad qui cite le physicien A. Lebeau, par l’attachement indéfectible de l’homme à la terre et par la difficulté qu’il y aurait à créer pour lui « une bulle » située hors de sa zone habitable. Le mythe américain « de la nouvelle frontière » n’est pas aussi facilement transposable à l’espace.

Notre terre justement, ne sommes-nous pas en train de la détruire alors que nous rêvons de conquérir la lune ? C’est à cela que pense François Mauriac en ce 21 juillet inoubliable, à toutes les dégradations, toutes les pollutions qui relèvent « de la même exigence aveugle que rien n’arrête…quoiqu’il doive en coûter. » Allons-nous continuer à pratiquer la politique de la terre brûlée ?

R. Omnès n’y croit pas et apporte la dernière touche d’optimisme et de confiance : pour la conquête spatiale les hommes ont su coopérer au-delà des clivages nationaux. La notion de « génie collectif » a vu le jour et pourrait servir à résoudre nos graves problèmes de développement et de misère dans le monde.

 

 

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