Un bombardier B-52 génère une
SER de 100m2
Alors que son
homologue furtif le Grumman B2 (ci-dessous)
ne génère quant à lui qu'une
SER égale à 0,0013m2
La
SER du Lockheed Martin F117 est de 0,002m2
L'un des concepts de furtivité des avions de combat, est
de créer des aéronefs aux lignes brisées de façon à disperser les ondes
électromagnétiques pour éviter qu'elles ne reviennent vers l'émetteur.
C'est la technique choisie par Lockheed Martin pour le chasseur
bombardier F117. Cette technique, si elle est efficace, a l'inconvénient d'être souvent
incompatible avec les lois de l'aérodynamisme. Si bien que ces avions s'avèrent
difficilement contrôlables sans ordinateur de vol.
Un concept plus récent et fondamentalement différent, consiste
à choisir un profil aérodynamique le plus proche possible de la ligne droite. C'est le
cas pour le Grumman B2 qui offre très peu de surface au rayonnement électromagnétique
et donc en renvoie peu.
Le profil d'aile volante
delta choisi par Grumman permet de plus de s'affranchir des plans verticaux (dérives)
fortement échogènes.
Mais la forme des
appareils nest quune contribution partielle à la réduction de la SER.
Lautre axe de développement des aéronefs furtifs, réside dans le moyen dabsorber
les émissions radar de façon à diminuer de manière significative le pouvoir
réfléchissant de lavion.
Les matériaux
absorbants employés sont à base de carbone, caoutchouc, céramiques, silicone ou
polyuréthane.
Comme
le F117 ou le B2, lhélicoptère Comanche, doit largement sa légèreté à sa
structure ultra moderne, constituée à 80%
de matériaux composites, essentiellement du Kevlar et
des fibres de carbone. Sans être totalement furtif, il renvoie une image radar et
infrarouge minimale, grâce au design étudié des surfaces et aux peintures
absorbantes.
Ces peintures à
base d'époxy contenant des particules de ferrite en suspension, sont utilisées sur les
structures susceptibles de recevoir le plus de rayonnement électromagnétique (bord
d'attaque des ailes, dérive, aileron etc
)
Ces matériaux
permettent de réduire de plus de 90% la quantité d'énergie électromagnétique
renvoyée.
Il est à noter
également que l'ouverture même momentanée de toute trappe ou soute (train
d'atterrissage, soute à bombes
) fait perdre immédiatement le caractère furtif
d'une cible illuminée.
Les techniques de
détection évoluant très rapidement, une autre composante de la furtivité est apparue
très rapidement: la STR Signature Thermique Radar.
Il est devenu très
aisé de repérer les avions, à l'aide d'un capteur infrarouge et ce, même après leur
passage. D'où la nécessité pour les avions furtifs de masquer les gaz chauds issus de
la combustion du carburant réacteur.
Les parties visibles des
turbines sont cachées par des conduits d'admission en forme de S. Les entrées d'air sont
protégées par des grilles spéciales. L'émission des gaz chauds se fait dans des
tuyères de formes spéciales entourées d'air froid où l'on mélange de puissants
réfrigérants aux gaz d'échappement de façon à réduire quasiment à zéro les
rayonnements infrarouges des réacteurs.
Ces précautions sont
évidemment prises pendant les phases critiques de vol, lorsque la situation entraîne une
probabilité importante de détection.
Mais il est impossible de supprimer totalement le rayonnement
infrarouge issu de l'échauffement des structures dû à l'énergie cinétique induite par
le déplacement de l'avion dans l'air. Cette
énergie est d'autant plus importante que la vitesse est élevée, en particulier au-delà
de Mach1. Cela impose donc une vitesse subsonique à tout avion voulant garder un
caractère furtif. Il semblerait néanmoins que le F22 Raptor dernier-né de Lockheed
Martin soit furtif jusqu'à Mach 1,58
F22 Raptor
La passivité est une autre contrainte imposée à un
avion furtif. S'il doit renvoyer le moins possible d'ondes électromagnétiques vers les
radars, il lui est interdit d'utiliser des sources actives telles que radar météo,
transpondeurs ou évidemment radio.
Seul le récepteur satellite GPS (Global Positioning
System) leur permettra donc de s'orienter (en plus évidemment des centrales inertielles
équipant tout avion).
On
retiendra donc que la furtivité, ce n'est pas être invisible, mais suffisamment discret
pour ne pas être vu à temps. Cette notion a un coût, puisqu'elle multiplie par 10 le
prix d'un avion furtif par rapport à son équivalent classique.