Les politiques économiques
Chapitre 1. Introduction
Chapitre 2. L'Etat providence
2.1. La construction de l'Etat providence
2.2. La crise de l'Etat providences
Chapitre 3. Les politiques conjoncturelles
Chapitre 4. Les politiques structurelles
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2.2. La crise de l'Etat providences

Selon P. Rosanvallon (La crise de l'Etat-providence, 1981), l'Etat-providence connaît une triple crise : une crise de financement, une crise d'efficacité, une crise de légitimité.

- une crise de financement : depuis les années 1970, les dépenses publiques continuent de croître au même rythme que précédemment alors que la croissance des recettes ralentit.
- Une crise d'efficacité : il n'y a pas de lien evident entre le montant des dépenses médicales et l'état de santé de la population. La couverture maladie est loin d'assurer l'égalité dans l'accès au soin.
- Une crise de légitimité : au lendemain de la seconde guerre mondiale, la légitimité d'une intervention sociale de l'Etat reposait sur un projet politique fort issu de la Résistance. Pour P. Rosanvallon, la crise de légitimité proviendrait du fait que la montée en puissance de la protection sociale se serait réalisée en l'absence de mouvements sociaux ; elle résulterait d'effets mécaniques.

Le problème des déficits et de la dette publique : La dette publique a été tout d'abord la conséquence des guerres. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les taux d'endettement par rapport au PIB ont atteint des niveaux record : près de 300 % pour le RU, 150 % pour le Canada, 120 % pour les Etats-Unis. Aujourd'hui, les causes de ces déficits et de cette dette sont tout autre.

Quelques points de vocabulaire :

La différence sur un exercice annuel entre les recettes et les dépenses publiques constitue le solde public. On parle d'excédent quand ce solde est positif et de déficit dans le cas contraire.

Le solde structurel correspond à une année de conjoncture moyenne (quand l'économie est à son niveau de " croissance potentielle ", c'est à dire celui où les facteurs de production sont utilisés sans sous-emploi ni surchauffe).

Le solde conjoncturel est la différence entre le solde budgétaire constaté et le solde structurel : c'est en quelque sorte la partie subie par les gouvernants alors que le déficit structurel dérive des choix explicites même si ces derniers proviennent des gouvernements précédents. Au cours du cycle, le solde budgétaire va mécaniquement se détériorer quand le taux de croissance est inférieur au taux de croissance tendancielle et s'améliorer en période conjoncture plus favorable : phénomène des stabilisateurs automatiques.

Le financement des déficits se traduit par une augmentation de l'endettement. Le taux d'endettement se calcule en faisant le rapport entre le niveau de la dette et le PIB. Une croissance de ce taux aggrave la charge de la dette et rend la gestion des finances publiques plus délicate.

 

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