Depuis la fin du 19ème siècle, les interventions de l'Etat en France ne cessent de progresser. On peut les mesurer en termes d'évolution des dépenses publiques (Etat, collectivités locales, Sécurité sociale) par rapport au PIB.

Années	Sécurité sociale	Dépenses publiques Etat et collectivités locales
1872	0	11
1909	0	15
1920	0	32.8
1924	0.1	24.6
1930	0.2	21.9
1938	0.9	26.5
1947	8.1	40.9
1971	14.4	49.8

En 2007, les prélèvements obligatoires en France représentent 43,3 % du PIB.

L'intervention croissante de l'Etat à partir de la fin de la seconde guerre mondiale est, dans une large mesure, le résultat du développement des politiques de protection sociale. Le taux des prélèvements obligatoires en France était de 26 % en 1950. Il s'élève à 45,7 % du PIB en 1999. L'Etat providence en France s'est d'abord construit par référence au modèle bismarkien c'est à dire basé sur la solidarité professionnelle.

En 1942, en Grande Bretagne, se constitue une commission interministérielle présidée par W.H. Beveridge (1879-1963), chargée d'élaborer un plan de sécurité sociale pour les années d'après-guerre, en vue " d'abolir la misère ". Ce plan prévoit trois principes :

- un principe d'universalité en rupture avec la logique des assurances sociales impliquant par conséquence une protection étendue à tous les individus et non plus limitée aux seuls salariés ;
- un principe d'unité : uniformisation des cotisations et des prestations, unicité des cotisations et des systèmes d'assurance ;
- un principe d'intégration supposant la coordination des politiques d'aides à la famille, d'amélioration de la santé publique et d'organisation de l'emploi.

La création de la sécurité sociale en France en 1945 est le résultat d'un compromis entre le modèle bismarkien et le modèle beveridgien.