La présentation Power Point

5.1. De la page rédigée à la diapositive

Transformez en diapositives PowerPoint l'extrait suivant.

1) Soulignez les mots-clés ou phrases-clés.
2) Rédigez un titre pour chaque paragraphe.
3) Composez de 4 à 6 diapositives avec la mise en page Liste à puces :

La société de l'information

L e monde où nous vivons est de plus en plus contrasté. Une société high-tech se profile à l'horizon proche. Étincelante d'ordinateurs et de robots, elle déverse sans fatigue les bienfaits de la nature en un flot de nouveaux produits et services sophistiqués. Propres, silencieuses et hyperefficientes, les nouvelles machines de l'ère informatique ont mis le monde à portée de main et nous ont donné une capacité de contrôle inimaginable il y a à peine un siècle sur notre environnement et sur les forces de la nature. En surface, la nouvelle société de l'information semble n'avoir que peu de ressemblances avec les peintures que Dickens fit des premiers pas de l'ère industrielle. Avec ses nouvelles machines intelligentes et puissantes, le poste de travail automatisé semble être la réponse au rêve vieux comme l'humanité d'une vie libérée du labeur et de la peine. Les usines obscures du deuxième âge industriel ont pour la plupart disparu. L'air n'est plus noirci par les fumées des fabriques ; les ateliers, les machines et les ouvriers ont perdu leur masque de graisse et de crasse. Le chuintement frénétique des fourneaux et le vacarme incessant des machines colossales ne sont plus qu'un lointain écho. Le doux ronronnement des ordinateurs les a supplantés: il propulse les informations dans les circuits et les chemins électroniques, pour transmuter les matières premières en une profusion infinie de marchandises.


Tel est le tableau que nous présentent le plus souvent les médias, les universitaires, les futurologues et les milieux dirigeants. L'autre versant de cette techno-utopie naissante, jonché par les victimes du progrès technologique, n'est que faiblement évoqué dans les rapports officiels, les études statistiques et quelques récits de vies perdues et de rêves éteints.


Les nouvelles technologies de l'information ôtent aux travailleurs tout contrôle sur le processus de production: des instructions détaillées sont directement programmées dans la machine qui les exécute mot pour mot. Le travailleur n'a plus la possibilité d'exercer un jugement autonome, que ce soit dans l'atelier ou au bureau, et n'a pratiquement plus de contrôle sur le résultat de son travail, dicté à l'avance par des experts en programmation. Avant l'ordinateur, la direction énonçait des instructions précises sous forme de " planning " que les ouvriers étaient ensuite censés respecter. L'exécution des tâches était entre leurs mains et il était donc possible d'introduire une dose de subjectivité dans le processus. Dans l'exécution de son programme de travail, chaque employé(e) imprimait sa marque, unique, sur le processus de production, Le passage de la production planifiée à la production programmée a altéré dans son essence la relation de l'ouvrier à son travail. Aujourd'hui, un nombre grandissant de travailleurs n'agissent plus que comme observateurs : ils sont incapables de participer ou d'intervenir dans le processus de production. Les événements qui se déroulent dans l'usine ou au bureau ont été programmés par une autre personne qui, peut-être, ne participera personnellement jamais à l'avenir automatisé, au fur et à mesure de son déroulement.

Jérémy RIFKIN , la Fin du travail . 1997 Éd. La Découverte

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La société de l'information

L e monde où nous vivons est de plus en plus contrasté. Une société high-tech se profile à l'horizon proche. Étincelante d'ordinateurs et de robots, elle déverse sans fatigue les bienfaits de la nature en un flot de nouveaux produits et services sophistiqués. Propres, silencieuses et hyperefficientes, les nouvelles machines de l'ère informatique ont mis le monde à portée de main et nous ont donné une capacité de contrôle inimaginable il y a à peine un siècle sur notre environnement et sur les forces de la nature. En surface, la nouvelle société de l'information semble n'avoir que peu de ressemblances avec les peintures que Dickens fit des premiers pas de l'ère industrielle. Avec ses nouvelles machines intelligentes et puissantes, le poste de travail automatisé semble être la réponse au rêve vieux comme l'humanité d'une vie libérée du labeur et de la peine. Les usines obscures du deuxième âge industriel ont pour la plupart disparu. L'air n'est plus noirci par les fumées des fabriques ; les ateliers, les machines et les ouvriers ont perdu leur masque de graisse et de crasse. Le chuintement frénétique des fourneaux et le vacarme incessant des machines colossales ne sont plus qu'un lointain écho. Le doux ronronnement des ordinateurs les a supplantés: il propulse les informations dans les circuits et les chemins électroniques, pour transmuter les matières premières en une profusion infinie de marchandises.


Tel est le tableau que nous présentent le plus souvent les médias, les universitaires, les futurologues et les milieux dirigeants. L'autre versant de cette techno-utopie naissante, jonché par les victimes du progrès technologique, n'est que faiblement évoqué dans les rapports officiels, les études statistiques et quelques récits de vies perdues et de rêves éteints.


Les nouvelles technologies de l'information ôtent aux travailleurs tout contrôle sur le processus de production: des instructions détaillées sont directement programmées dans la machine qui les exécute mot pour mot. Le travailleur n'a plus la possibilité d'exercer un jugement autonome, que ce soit dans l'atelier ou au bureau, et n'a pratiquement plus de contrôle sur le résultat de son travail, dicté à l'avance par des experts en programmation. Avant l'ordinateur, la direction énonçait des instructions précises sous forme de " planning " que les ouvriers étaient ensuite censés respecter. L'exécution des tâches était entre leurs mains et il était donc possible d'introduire une dose de subjectivité dans le processus. Dans l'exécution de son programme de travail, chaque employé(e) imprimait sa marque, unique, sur le processus de production, Le passage de la production planifiée à la production programmée a altéré dans son essence la relation de l'ouvrier à son travail. Aujourd'hui, un nombre grandissant de travailleurs n'agissent plus que comme observateurs : ils sont incapables de participer ou d'intervenir dans le processus de production. Les événements qui se déroulent dans l'usine ou au bureau ont été programmés par une autre personne qui, peut-être, ne participera personnellement jamais à l'avenir automatisé, au fur et à mesure de son déroulement.