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3.3.1. Les raccords
A la différence du récit oral ou écrit, qui isole les passages descriptifs, le film fait voir l'espace en même temps que les actions.
Dans le langage cinématographique, le passage d'un plan* à l'autre, ou raccord, donne une représentation codifiée de l'espace afin que le spectateur puisse reconstituer l'action dans sa continuité.
Le meilleur raccord est celui qui passe inaperçu. |
Les raccords entre plans* se font au montage* mais se prévoient au tournage. Ils obéissent à des règles bien précises. |
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La règle des 180°
Cette règle est capitale pour filmer un champ/contrechamp* et un déplacement. |
Pour que l'espace perçu par le spectateur reste cohérent entre deux plans, il faut que le camescope se trouve toujours du même côté d'une ligne imaginaire qui relie les 2 personnages filmés dans un champ/contrechamp*, ou 2 positions successives d'un personnage qui se déplace.
Toutes les positions de la caméra doivent être comprises dans un angle maximal de 180° par rapport à cette ligne. |
Application au champ/contrechamp

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La position de la caméra 3a donne un raccord regard correct.
La position 3b donne l'impression que Romain ne regarde pas Mélanie.
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Si la disposition des lieux ne permet pas de respecter cette règle, ou pour obtenir un effet esthétique ou expressif, on peut insérer dans la succession des plans* un raccord à 180°. |
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Dans le cas du champ/contrechamp*, le camescope est placé sur l'axe qui relie les 2 personnages. On parle aussi d'une prise de vue par-dessus l'épaule, puisque la caméra prend la place de l'autre personnage.
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Dans le cas du déplacement, on filme le personnage de face, puis de dos, en faisant le raccord en fondu* enchaîné sur le torse. |
Les entrées/sorties du champ
Par convention, quand on représente un déplacement dans la même direction sur plusieurs plans*, on fait entrer le personnage dans le champ* toujours du même côté de l'écran, et sortir toujours du côté opposé. |
Pour obtenir ce résultat, on imagine la ligne selon laquelle se déplace le personnage et on s'arrange pour que le camescope reste toujours du même côté. |

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Plus le plan* est serré, plus il sera court (PLAN 1). |
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Tout mouvement dans l'axe de l'objectif (PLANS 3-4), tout mouvement de caméra accompagnant le personnage (panoramique* du PLAN 2) rallonge le plan. |
La règle des 30° et la progressivité des plans
Si 2 plans* successifs sont de taille très différente (P1/2E et GP, par exemple), le raccord crée un effet de choc. |
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Sauf volonté délibérée de choquer, il vaut mieux diminuer ou augmenter progressivement la taille des plans*, en accord avec la distance à laquelle on veut placer le spectateur. |
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Dans un déplacement, faire concorder la taille des plans* avec la distance de laquelle l'action est observée : GP à PRT si on est près du sujet, PA à PM si le sujet s'éloigne. |
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Inversement, 2 prises de vue trop similaires créent un faux raccord : on a l'impression que l'image saute.
Quand la taille des plans successifs est à peu près la même, il faut changer l'angle* de prise de vue. |
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Ne pas alterner trop souvent plans larges* et plans serrés*. |
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