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4.1.2. Corrigé
Stephen jay Gould (1941-2002), Darwin et les grandes énigmes de la vie (1977), coll. Points.
Texte extrait de Le détour, Anthologie de Hélène Sabbah. édition Hatier, 2008.
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Stephen jay Gould (1941-2002), Darwin et les grandes énigmes de la vie (1977), coll. Points. Texte extrait de Le détour, Anthologie de Hélène Sabbah. Hatier, 2008.
La première partie explore la théorie de Darwin elle-même, en particulier la philosophie qui a inspiré sa remarque à H.J. Muller*. L’évolution est sans but, non progressive et matérialiste. J’expose le fond du problème au moyen de charades amusantes : qui était le naturaliste du Beagle (ce n’était pas Darwin) ; pourquoi Darwin n’a-t-il pas employé le mot « évolution « et pourquoi a-t-il attendu vingt et un ans avant de publier sa théorie ?
L’application du Darwinisme à l’évolution de l’homme constitue la deuxième partie. Je m’efforce de mettre en évidence à la fois que nous sommes « à part » et néanmoins partie du monde animal. Notre caractère « à part », résulte des processus ordinaires de l’évolution, non d’une prédestination à un statut supérieur.
Dans la troisième partie, j’expose les problèmes complexes de la théorie évolutionniste en appliquant celle-ci à des organismes bizarres. Ces essais traitent des bois géants du cerf, des mouches qui dévorent leur mère, des palourdes qui donnent naissance à un poisson-leurre et des bambous qui ne fleurissent qu’une fois tous les cent vingt ans-mais tous traitent des problèmes d’adaptation, de perfection et de phénomènes apparemment dépourvus de sens.
Dans la quatrième partie, j’applique la théorie évolutionniste à l’histoire de la vie. Il n’y a pas de progression constante, mais des époques d’extinction massive et de « spéciation* » rapide, séparées par de longues périodes de calme. Je mets l’accent sur deux événements : l’« explosion » du cambrien*, qui est à l’origine de l’apparition d’animaux complexes, il y a environ 600millions d’années, et l’extinction du permien*, qui a fait disparaître la moitié des familles d’invertébrés marins, il y a environ 22 millions d’années.
De l’histoire de la vie, je passe à celle de la terre (cinquième partie). Je parle des héros du passé (Lyell*) et des hérétiques d’aujourd’hui (Vélikovsky*), qui se sont attaqués à des problèmes d’ordre général. L’histoire géologique a-t-elle un sens ? Le changement est-il lent et constant, ou rapide et cataclysmique ? Dans quelle mesure l’histoire de la vie correspond-elle à celle de la terre ? Je montre que la « nouvelle géologie », celle qui en appelle aux plaques tectoniques et à la dérive des continents, peut apporter une solution à ces problèmes. [...]
* Généticien américain qui s’écria en 1959 : « Un siècle sans Darwin, cela commence à bien faire ».
* Terme qui désigne le processus de différenciation des espèces.
* Première période de l’ère primaire.
* Dernière période de l’ère primaire.
* Géologue britannique (1797-1875), ami de Darwin.
* Psychiatre russe (1985-1979) dont les travaux en astronomie ont provoqué de nombreuses discussions.
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Les caractéristiques (paratexte et énoncé) qui identifient ce texte comme un document de vulgarisation scientifique
- Le paratexte : Le texte proposé est extrait d’un ouvrage « Darwin ou les énigmes de la vie » publié dans la collection Points. Les objectifs de cette collection : « Mettre la science à portée de toutes les poches. Toutes les sciences - de la biologie moléculaire à la cosmologie – pour tous les lecteurs, du spécialiste au moins averti. Un seul credo : l’exigence et la diversité. On y trouve ainsi des livres fondateurs qui ont marqué l’histoire de la science et sa vulgarisation [...] ».
Le texte est cité dans un ouvrage thématique : Le détour. Anthologie. La vulgarisation constitue bien un détour par la « traduction » des connaissances scientifiques théoriques.
Le plan de l’ouvrage est présenté (jaune) : ses étapes « Première partie », « La deuxième partie », La troisième partie ».
Les thèmes de chaque étape (jaune) = exemple : « L’application du darwinisme à l’évolution de l’homme constitue la deuxième partie ».
Les propos liés à chaque thème énoncé (bleu) = exemple : « je m’efforce de mettre en évidence à la fois que nous sommes « à part » et néanmoins partie du monde animal »
Le recours à une démarche explicite (violet) qui sera celle de l’explication et de la démonstration : « J’expose » ; « Je m’efforce de mettre en évidence » ; « J’applique » ; « Je mets l’accent sur ».
Les procédés mis au service d’une bonne réception des informations par les lecteurs
Les renvois à des notes qui traduisent les termes savants : « cambrien » ; « permien » ou qui explicitent une référence : « qui a inspiré sa remarque à H.J. Muller ».
La syntaxe et l’énonciation
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- Les relatives (syntaxe) à fonction explicative : « Explosion du cambrien, qui est à l’origine de l’apparition d’animaux complexes » / l’extinction du permien, qui a fait disparaitre ma moitié des familles d’invertébrés marins... »
- Les interrogatives (syntaxe) qui soulèvent des problématiques scientifiques : « L’histoire géologique a-t-elle un sens ? » ; « Dans quelle mesure l’histoire de la vie correspond-elle à celle de la Terre ? »
- La modalisation du discours (énonciation) dans la présentation d’une thèse. « Je montre que « la nouvelle géologie », celle qui en appelle aux plaques tectoniques et à la dérive des continents, peut apporter une solution à ces problèmes ».
Cette présentation des objectifs et du contenu de l’ouvrage allient rigueur scientifique dans la démarche et rigueur intellectuelle dans l’appréhension des phénomènes (Stephen Jay Gould parle d’une solution et non de la solution !).
Un énoncé entre concret et abstrait
- Tout contenu abstrait de l’énoncé est accompagné d’un dispositif de « décryptage du message ». exemple : « L’évolution est sans but, non progressive et matérialiste. [...] J’expose le fond du problème au moyen de charades amusantes ».
Prendre particulièrement en compte le choix d’une démarche ludique face à des idées complexes : « charades amusantes »
- Le scientifique choisit d’énumérer en premier lieu des objets d’observation relevant de la nature pour, dans un second temps, dégager les concepts qui les sous-tendent : « Ces essais traitent des bois géants du cerf, des mouches qui dévorent leur mère, des palourdes [...] – mais tous traitent des problèmes d’adaptation, de perfection et de phénomènes apparemment dépourvus de sens ».
- Dimension pédagogique du discours avec l’implication du scientifique par l’emploi de « Je » accompagné de verbes ponctuant une démarche méthodologique : « j’expose » » ; j’applique » ; « je montre ».
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