Délibérer
Chapitre 1. Nous définissons
Chapitre 2. Testez-vous
Chapitre 3. La méthode
3.1. Tenir compte de l'auditoire
3.2. La polyphonie énonciative
3.3. Variations des domaines d'analyse
3.4. Les valeurs
3.5. Les définitions
3.6. Les oppositions conceptuelles
3.7. Le recours à l'exemple
3.8. Une structure argumentative claire
3.9. Les figures de rhétorique
3.10. Les difficultés : conseils pratiques
Chapitre 4. Exercez-vous
Chapitre 5. Vous retenez
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3.10. Les difficultés : conseils pratiques

Les difficultés

  • La définition des termes utilisés et la variabilité de ces définitions : chaque parti dans un débat peut avoir sa propre définition de ce qui est juste ou injuste, sur ce que l’on considère comme étant la dignité d’une personne, ou ce que l’on entend par « démocratie ».

Par exemple, dans le débat sur l’euthanasie, la dignité du malade repose, pour les uns, sur le choix de sa propre mort, pour les autres, dans l’accompagnement du malade dans la vie qu’il possède encore.


  • Difficulté à se déterminer devant des mises en situation contradictoires, par exemple dans le cas de la présentation d’exemples ou de contre-exemples pour appuyer ou invalider une thèse.

  • Séduction que peut exercer un discours par rapport à un autre, lorsque l’orateur, connaissant son public va davantage appuyer son discours sur les sentiments, les émotions que sur les arguments rationnels et logiques. C’est le propre de certains discours politiques démagogiques qui flattent et exploitent les sentiments et les réactions du plus grand nombre.

  • Idées reçues que chacun d’entre nous porte en soi et qui parasitent la disponibilité au débat.

  • L’emprise de ce qui nous constitue : notre éducation, nos valeurs, notre expérience ou notre inexpérience.

Quelques conseils pour dépasser ces obstacles à la délibération ?

  • Se rendre disponible à l’écoute, sans dresser dès le départ des obstacles aux différents discours.

  • S’informer régulièrement sur des sujets de société par la lecture régulière de revues aux orientations différentes.

  • Ne pas hésiter à relire de grands textes ; les philosophes du XVIIIéme siècle, par exemple, sont une mine pour regarder notre époque…

  • S’interroger sur la place où se situent les interlocuteurs : Quels sont leurs valeurs, les enjeux de telle prise de position ?

Par exemple, dans le débat pour ou contre le livre numérique, un écrivain tel Umberto Eco, se situe du côté du livre imprimé (voir ses arguments dans le Chapitre 4.1.4. Exercice 2, niveau 1) ; un lycéen ou un étudiant sera lui, plus sensible aux nouvelles technologies et au confort qu’elles apportent.


  • Se poser la question : Où je me situe pour évaluer les arguments des uns et des autres ? Ne dois-je pas me détacher de cette position exclusive pour prendre de la hauteur, pour envisager la question de façon plus panoramique ?

  • Dépasser le débat « pour ou contre » afin de trouver une voie apte à résoudre des contradictions peut-être simplificatrices.

Par exemple, dans le débat pour la parité hommes-femmes, choisir de se retrouver sur une nécessaire égalité homme-femme dans la société OU dans le débat pour ou contre la peine de mort, s’interroger sur la conception de l’homme, de l’être humain en général, ses forces et ses limites…

 

Pour délibérer, il est donc nécessaire :
  • De jauger les arguments des uns et des autres et les peser par rapport à des enjeux plus profonds :
    dans le débat sur le livre numérique : la relation profonde entre livre et lecteur, écrivain et écriture / l’efficacité, la séduction pour les jeunes d’une lecture numérique et donc à long terme un plus grand attrait pour la lecture…
  • D’examiner, dans son choix, la notion d’immédiateté d’une part, de durée et long terme d’autre part.

 

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