Délibérer
Chapitre 1. Nous définissons
Chapitre 2. Testez-vous
Chapitre 3. La méthode
Chapitre 4. Exercez-vous
4.1. Exercice de niveau 1
4.2. Exercice de niveau 2
4.2.1. EXERCICE
4.2.2. Questions
4.2.3. Corrigé
4.3. Exercice de niveau 3
Chapitre 5. Vous retenez
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4.2.3. Corrigé

C'est quoi une guerre juste ?
Le Monde, Culture et Idées. Samedi 24 septembre 2011

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Quelques exemples de marques polyphoniques

La polyphonie est un outil majeur de la mise en oeuvre d’un débat oral ou écrit. Nous faisons apparaître les signes de la polyphonie dans le texte par les caractères gras désignant les intervenant sollicités et, pour les verbes de parole qui introduisent leurs points de vue, nous les « balisons » en couleur bleue.

  • Des personnes qui ont autorité dans un tel débat :
    - David Rieff (journaliste américain, auteur de « l’humanitaire en crise, 2004),
    - Michael Walzer (philosophe, théoricien de la société, en particulier dans ses enjeux politiques, militaires...).
  • Des entités qui représentent des choix d’opinion : « Les théoriciens de la guerre juste s’opposent à la fois aux pacifistes […] et aux réalistes […] ».
  • Une syntaxe qui balise les différentes opinions :
    - Les subordonnées relatives à valeur explicative ; en effet, elles développent les arguments des différentes protagonistes du débat :
    par exemple : « réalistes qui croient que les valeurs morales ne doivent jouer aucun rôle ».
    - Les phrases nominales, elliptiques, qui concentrent l’information sur le contenu substantiel :
    par exemple : « par le droit d’ingérence » ; « par l’évolution du droit international humanitaire » ; par le concept de « la responsabilité de protéger » (ellipse de « secouée par diverses influences »).
  • Des verbes de parole introduisant les points de vue :
    - Considère que ; estime que ; comme le souligne,
    - ou expressions équivalentes : « pour lui » …
  • Les marques typographiques du discours direct : les guillemets (couleur rouge)
    Observons que le journaliste, auteur de l’article fait précéder les interventions directes par un fragment de phrase résumant la pensée de l’intervenant :
    exemple : David Rieff considère qu’il y a des guerres justes, mais elles sont rarissimes.

Ce procédé est particulièrement à retenir car il permet à l’auditoire ou aux lecteurs : de mémoriser les lignes générales d’un point de vue énoncé, d’entrer davantage dans les orientations du débat, et donc de construire progressivement son propre point de vue.

 

C’est sur un double terrain que se situe le débat...

  • Le domaine conceptuel (couleur verte) : la notion de concept est nommée plusieurs fois (couleur rouge)

Nous rappelons que le mot « Concept » signifie « représentation mentale générale et abstraite d’un objet ».

Par exemple, le concept de la « responsabilité de protéger » ; la notion de « guerre juste » a évolué.

Un concept s’inscrit fréquemment sur le mode définitoire ; exemple : « Les guerres justes sont des guerres limitées » ; « pacifistes qui pensent que toute guerre est injuste et que l’unique réponse est la non-violence ».

  • Le domaine empirique

Nous rappelons que le domaine empirique concerne des arguments qui reposent sur des faits ou des expériences observées ou vécues (voir la ressource Convaincre, Chapitre 3. La méthode).

Le domaine empirique est représenté par les références aux guerres du Vietnam, aux interventions en Serbie, aux interventions en Lybie (enjeu majeur de cet article.) : « destruction de la colonne de chars menaçant Benghazi » ; « Et alors, pourquoi ne pas intervenir en Syrie ? Et pourquoi ce silence sur la répression des manifestations à Bahreïen ? »

Le concept de guerre juste et injuste est confronté aux données empiriques que représentent les guerres sur la planète.

 

Le débat ne permet pas un véritable choix entre un concept de guerre injuste et de guerre juste...

Ce débat est profondément ancré comme nous venons de le voir dans le contexte militaire de l’intervention en Lybie. Le dernier paragraphe fait entendre d’une part la conclusion du journaliste « la perception du caractère juste de la guerre dépendra de la nature de l’éventuelle paix avec une justice équitable ou expéditive, avec ou sans démocratie » et d’autre part celle du sociologue Colomonos « appréciation rétroactive de la guerre ».

Si vous devez organiser un débat ou tenter de vous faire votre opinion dans un débat, il est nécessaire de synthétiser les différentes orientations proposées...
Quelques exemples à partir de ce texte :
- Les guerres justes sont des guerres limitées avec des règles précises,
- Toute guerre est injuste ; il est juste de préférer la non-violence,
- L’argument humanitaire est un prétexte pour intervenir dans un pays et faire passer une guerre comme une guerre juste,
- Les occidentaux sont forts de leurs valeurs… Ils se donnent donc le droit de décider d’une guerre juste à leurs yeux… mais qui, en réalité, peut être perçue comme injuste…(Hubert Vedrine).
= Ont été sollicités le point de vue moral / le point de vue juridique / le point de vue politique

 

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