EMPLOI ET CHOMAGE
Chapitre 1. Actifs et inactifs
Chapitre 2. Le chômage
Chapitre 3. Le fonctionnement théorique du marché du travail
3.1. L'approche néo-classique du marché du travail
3.2. Quelques approches récentes
3.2.1. Une conception plus complexe de la rationnalité micro-économique
3.2.2. L'analyse du marché du travail chez Keynes
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3.2.1. Une conception plus complexe de la rationnalité micro-économique

La question qui se pose est alors de savoir pourquoi les entreprises ne baissent pas les salaires en période de chômage.

On trouve les théories du salaire d'efficience : les entreprises n'ont rationnellement pas intérêt à diminuer les salaires dès qu'elles font face à de l'imperfection d'information.

Trois raisons principales sont avancées :

- les entreprises ne connaissent pas exactement la qualité des candidats qui se présentent. Elles pratiquent et annoncent des salaires élevés par rapport au marché pour attirer les meilleurs et élever la qualité moyenne des postulants. Le surcoût qu'elles acceptent est compensé par un recrutement rapide de personnes plus productives.
- Pratiquer des salires plus élevés permet de fidéliser les salariés. Le surcoût de la politique salariale est compensé par une diminution du turn over et des coûts de recrutement. Cela sera surtout appréciable lorsque la main d'œuvre est difficilement remplaçable en raison de l'acquisition de compétences spécifiques à l'entreprise qui les emploie.
- Les entreprises ont des coûts élevés de surveillance de la main d'œuvre. Si les employés reçoivent des salaires élevés, les employeurs peuvent faire peser la menace de licenciement. Plus le salaire est élevé par rapport au marché, plus les salariés encourent des pertes élevées s'ils sont surpris à ne pas fournir l'effort demandé.

Il existe aussi les modèles du " job search " dans lesquels on suppose que le chômeur a une idée a priori de la distribution des salaires proposés par les entreprises pour l'emploi qu'il recherche. Son salaire d'acceptation dépend du coût de sa recherche (refuser une offre de travail entraîne des frais supplémentaires de recherche, en plus de la perte du salaire rejeté, plus le salaire rejeté en élevé, plus le coût du rejet est fort) et du bénéfice à prolonger la recherche (le gain salarial issu d'une recherche fructueuse). Ce salaire d'acceptation peut être révisé à la baisse dans le temps au fur et à mesure que les ressources monétaires du chercheur d'emploi s'épuisent. Le niveau du salaire d'acceptation et par conséquent le temps de recherche d'emploi dépend du régime d'indemnisation du chômage. Une politique de baisse des indemnités de chômage a mécaniquement pour effet de réduire la durée du chômage mais elle diminue aussi les possibilités pour les salariés de trouver un emploi de qualité.

 

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