Le Liber Abaci (« Le livres des calculs ») est un traité sur les calculs et la comptabilité fondée sur le calcul décimal à une époque où tout l'Occident utilisait encore les chiffres romains et calculait sur abaque.
Le Liber Abaci fut publié en 1202 et réédité en 1228. Dans la première partie de ce
livre, Fibonacci introduit les chiffres indo-arabes (0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9), montre comment
tout nombre peut être construit à partir de ces chiffres (et décrit ainsi le système
de numération de position). Avec un très grand souci pédagogique, il donne plusieurs
exemples pour décrire les opérations élémentaires sur ces nombres, y compris les fractions.
Les exemples donnés dans ce livre, sont souvent puisés dans la vie de tous les jours des
marchands : de l’achat et de la vente de choses vénales et de questions semblables (chapitre
8) ou encore du recours aux monnaies, des règles qui les concernent, de leur usage
(chapitre 11).
Rappelons que c’est dans ce même livre que figure l’un des problèmes les plus connus de
Fibonacci : quelqu’un plaça un couple de lapins dans un lieu clos de murs de tous côtés
pour savoir combien de bêtes seraient engendrées par ce couple en une seule année. La
nature de ces animaux veut qu’un couple engendre un autre couple chaque mois. Les petits
sont, à leur tour, capables de se reproduire le second mois qui suit leur naissance. La
résolution de ce problème célèbre fait intervenir la suite de nombres, 1, 2, 3, 5, 8, 13,...,
suite que E. Lucas (1842-1891) propose d’appeler série de Fibonacci et dont les rapports
de deux termes consécutifs tendent vers le non moins célèbre Nombre d’Or. |
Liber abbaci,
MS Biblioteca Nazionale di Firenze,
Codice Magliabechiano cs cI 2616,
fol. 124r |