La BCE et la politique monétaire
Chapitre 1. Zone euro et globalisation
Chapitre 2. Eléments de théorie monétaire
Chapitre 3. Inflation/désinflation
3.1. Effets de l'inflation
3.2. Effets de la désinflation
Chapitre 4. La BCE et la stabilité
Chapitre 5. La politique monétaire
Chapitre 6. Exercices
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3.1. Effets de l'inflation

 Parce qu'elle est toujours interprétée comme une baisse du pouvoir d'achat, l'inflation est généralement perçue de manière négative. Si cette perception est parfaitement fondée dans les situations d'hyper inflation, elle doit être nuancée pour les situations d'inflation raisonnable.

Une activité économique soutenue, utilisant les facteurs de production de manière importante (le taux d'utilisation des capacités de production est élevé), s'accompagne généralement d'une augmentation du rythme de l'inflation. Cela traduit d'abord les tensions qui se manifestent sur les marchés des facteurs de production (le prix des équipements augmente parce que la demande d'équipements relativement à l'offre est forte et il en va de même pour le travail, il faut augmenter les salaires parce les ressources en main d'œuvre sont presque toutes emplyées). Cela traduit aussi un mécanisme auto-entretenu dans lequel l'augmentation des prix donne une marge de manœuvre. Comme les coûts augmentent, les entreprises augmentent les prix pour maintenir les marges et les salariés demandent des augmentations de salaire pour compenser la hausse des prix...On voit que l'inflation peut constituer un outil de gestion du partage de la valeur ajoutée.

L'inflation allège les dettes puisqu'elle permet de rembourser avec une monnaie dévalorisée, de ce fait, elle encourage l'endettement et facilite l'investissement. Pour les mêmes raisons elle pénalise l'épargne donc encourage la dépense de consommation. En période d'inflation, la demande intérieure augmente.

Les économistes libéraux dénoncent les propositions précédentes et considèrent que l'inflation doit toujours être combattue.

Ils rappellent d'abord qu'en économie ouverte, une économie plus inflationniste que les autres perd des parts de marchés et ne peut retrouver la compétitivité qu'en laissant sa monnaie se déprécier (taux de change flexible) ou en dévaluant (taux de change fixe).

Ils indiquent que les effets positifs évoqués plus haut ne peuvent se manifester que dans la mesure où les agents économiques ignorent les effets réels de l'inflation. Ils sont alors victimes de l'illusion monétaire croyant que les valeurs nominales décrivent la réalité de leur situation ce qui est une erreur. Il n'y a aucune raison de penser que ces effets réels peuvent être durablement ignorés. L'illusion monétaire peut jouer à court terme, elle ne peut pas jouer éternellement et tôt ou tard les agents corrigent leurs erreurs. Par exemple si l'inflation donne aux ménages l'illusion de la richesse ils vont peut-être consommer plus mais quand ils se rendront compte que l'inflation a déformé la réalité ils ajusteront leur comportement et épargneront davantage pour reconstituer leur richesse initiale.

L'inflation ne traduit pas une augmentation identique de l'ensemble des prix, certains augmentent plus vite que d'autres et les déformation du système de prix ne correspondent pas forcément à des causes objectives (gains de productivité, structure des marchés). Les signaux de rareté que sont en réalité les prix sont modifiés par l'inflation ce conduit les agents économiques à prendre des décisions fondés sur de mauvais indicateurs.

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