La critique du schéma traditionnel de la communication (2/2) :
Cette simplificationpeut nous induire en erreur car en réalité chaque terme recouvre une grande complexité:
Ceux qui échangent : par exemple le récepteur esttoujours partiellement déterminé par l’image que l’émetteur en a. On ne parle pas à un interlocuteur réel mais à ce que l’on croit en savoir... Sans doute n’agit-il lui aussi qu’en fonction de ce qu’il croit savoir de nous !...
L’émetteur comme le récepteur peut être composé de plusieurs niveaux. Exemple du jeu télévisé : le candidat/émetteur parle pour le meneur de jeu + le public présent + les téléspectateurs nombreux et divers. Il en va de même pour le récepteur d’un mail collectif dans une entreprise.
Le code : la langue n’est pas maîtrisée par tous. L’encodage par l’émetteur et le décodage par le récepteur peuvent être objets de maladresses, d’interprétations...
Le canal peut être imparfait et donner lieu à des erreurs de visibilité, d’audibilité, donc de compréhension. Le jeu dit du « téléphone arabe » nous en convainc.
Le référent peut connaître toutes les variations de la vérité au mensonge, voulu ou pas. Est-on toujours certain de ce que l’on rapporte ? La connaissance du sujet abordé permet de mieux partager : l’ignorant peut difficilement se représenter ce qu’on lui explique longuement alors qu’un mot suffira à deux complices pour se comprendre.
Analyse :
Le plus souvent l’échange écrit et oral est un acte qui nous échappe en partie, il nous reste une trace écrite ou mémorisée, interprétée, peut-être déformée et pas nécessairement adaptée au contexte. Au contraire la bonne communication sera consciente de ses limites, pertinente, cohérente et facilitée par un savoir partagé.