Le montage du redresseur P3 impose de disposer d'un fil neutre au secondaire; le couplage triangle est donc exclus au secondaire. Prenons un couplage secondaire yn et étudions le fonctionnement en fonction du couplage primaire.
Pour un courant I = Cste, les courants secondaires sont représentés sur la fig.7a. Le courant par phase secondaire a pour valeur moyenne < j2 > = I / 3.
Nous appelons mc le rapport de transformation par colonne n2/n1 et i' = mc.i le courant charge ramené au primaire.
La f.m.m. de la colonne A est Ea = n1.jA - n2.ia = n1.( jA - mc.ia ) ; l'équation (33) donne avec k = a :
jA-mc.ia =(jA+jB+jC)/3-mc.(ia+ib+ic)/3 ; ia+ ib + ic = I d'où: jA = mc.ia + ( jA + jB + jC) / 3 - mc.I /3 .
Le montage du redresseur P3 impose de disposer d'un fil neutre au secondaire; le couplage triangle est donc exclus au secondaire. Prenons un couplage secondaire yn et étudions le fonctionnement en fonction du couplage primaire.
Pour un courant I = Cste, les courants secondaires sont représentés sur la fig.7a.
Le courant par phase secondaire a pour valeur moyenne < j2 > = I / 3.
Nous appelons mc le rapport de transformation par colonne n2/n1 et i' = mc.i le courant charge ramené au primaire.
La f.m.m. de la colonne A est
Ea = n1.jA - n2.ia = n1.( jA - mc.ia ) ; l'équation (33) donne avec k = a :
jA-mc.ia =(jA+jB+jC)/3-mc.(ia+ib+ic)/3 ; ia+ ib + ic = I d'où: jA = mc.ia + ( jA + jB + jC) / 3 - mc.I /3 .
couplage Yyn
Le couplage primaire impose jA + jB + jC = 0 d'où jA = mc.(ia - I/3 ) = mc.iaond .
La composante continue du courant secondaire n'est pas transmise au primaire.
Le courant en ligne primaire, égal au courant par phase est représenté sur la fig.7b.
La f.m.m par colonne est
Ea = -n1.mc .I /3 = -n2.I/ 3 ; l'équation (32) donne le flux jmc :
jmc = (Ea +Eb +Ec )/ 3.Ro soit jmc = -n2.I / 3. Ro ; ce flux continu passe dans la colonne sans bobinage du transformateur cuirassé ou dans l'air et la cuve du transformateur à flux liés; un flux continu égal à jmc/3 passe dans chaque colonne bobiné créant une pré-aimantation des noyaux risquant de les saturer.
Lorsque le courant de la charge n'est pas parfaitement lissé, les équations obtenues restent valables;
l'allure des courants est alors donnée par la fig.8a, b. Le flux jmc a alors en plus une composante alternative
de fréquence 3 f, f étant la fréquence du réseau primaire. Cette composante induit d'importantes pertes dans le fer.
Le montage Yyn ne convient donc pas à cet usage.

couplage Dyn
En négligeant les impédances internes, la tension entre phases réseau, égale à la tension par enroulement primaire, est égale à la f.é.m : ujk = n1.djk /dt ; la somme des tensions en ligne réseau étant nulle,
il vient d(ja + jb+ jc )dt = 0 ; nous en déduisons que le flux jmc a une dérivée nulle donc est constant quelle que soit la forme des courants.
Dans le couplage Dyn la composante variable du flux commun est court-circuitée.
De l'équation (32), nous tirons jmc = [n1.(jA + jB +jC ) - n2.(ia+ ib + ic) ]/ 3.Ro ; jmc étant indépendant du temps et les relations pour les trois colonnes étant identiques, nous en déduisons que n1.jA = n2.ia+K , avec K = Cste indépendante du temps.
Calculons la valeur moyenne sur une période de cette expression: < jA > = mc.< ia > + K/ n1 . Les composantes continues ne peuvent être transmises par le transformateur donc jA est alternatif et sa valeur moyenne est nulle.
Chaque diode conduisant tout le courant pendant 1/3 de période, la valeur moyenne du courant secondaire est le tiers de la valeur moyenne du courant charge; il vient donc : 0 = mc.<i > / 3 + K /n1 ; nous obtenons finalement jA = mc.( ia - < i >/ 3).
Le courant en ligne se calcule par iA = jA - jC. Les graphes de jA et de iA sont donnés par la fig.7b et 7c pour i = I = Cste ; pour un courant ondulé le courant par phase est représenté sur la fig.8.c.
De l'équation (32) nous tirons jmc = - n2.< i > /3.Ro ; ce flux continu se répartit en jmc /3 dans chaque noyau, provoquant une pré-aimantation du circuit magnétique dont il faut tenir compte dans le dimensionnement des noyaux.
Le couplage Dyn a l'avantage de ne pas introduire de pertes supplémentaires dues à l'ondulation du courant de charge; l'existence d'un flux homopolaire continu limite son emploi à des puissances ne dépassant pas 20 kW; au delà des ces puissances, il faudrait choisir un couplage zigzag au secondaire ; celui-ci en répartissant
le courant d'une phase sur deux colonnes annule la composante continue des flux.
On utilise rarement le redresseur P3 pour de telles puissances; on lui préfère alors le PD3 qui n'introduit pas de composante continue dans les courants secondaires.
4 Transformateur d'impulsion
Dans les montages de commande, on peut utiliser un transformateur pour transmettre un signal
de commande à un interrupteur avec isolement entre la commande et la puissance.
Ce signal est le plus souvent un signal en créneaux positifs.
4.1 Modèle utilisé
On utilise un modèle simplifié :
on néglige :
les pertes magnétiques et les pertes par effet Joule
les fuites magnétiques
les capacités parasites
l'hystérésis du matériau magnétique
On suppose que la matériau est linéaire pour des valeurs du courant magnétisant -jsat < jµ < jsat et
que lorsque le matériau est saturé ( |jµ| > jsat) j = jsat = Cste .
Le transformateur parfait TP possède n1 spires au primaire et n2 = m.n1 spires au secondaire; il impose
v2 = m.v1 et j1t = m.j2 .
L'inductance magnétisante Lp est constante en régime linéaire et nulle en régime saturé.
v1 = n1.dj /dt et n1.j = Lp.jµ.
4.2 Réponse à une impulsion
On étudie le montage ci-dessous :
R'c est la résistance de charge ramenée au primaire : TP + Rc équivaut à R'c = Rc / m².
On applique un créneau de tension, en supposant que le flux dans le transformateur est initialement nul.

Les équations du circuit sont : v1 = e - R.j1 = Lp.djµ/dt , j1t = v1/R'c et j1 = jµ + j1t
Calcul simplifié
Supposons le générateur d'entrée parfait soit R = 0.
Pour t > 0 djµ /dt = v1/Lp = E/Lp = Cste donc jµ = E.t/Lp + A
Comme le flux est initialement nul, jµ = n1.j /Lp = 0 en t = 0 donc A = 0.
j1t = E/R'c et j1 = E.(t/Lp + 1/R'c) .
En t = T, on a jµmax = E.T / Lp. Deux cas sont alors à envisager :
è jµmax < jsat : dans ce cas, le transformateur ne se sature pas durant l'impulsion et Lp reste constante
è jµmax > jsat : dans ce cas, le transformateur se sature en un instant t1 < T. Lp devient alors nulle
et la source est court-circuitée par le transformateur. Le courant magnétisant n' est plus limité que
par la résistance du bobinage que l'on a négligé. Ce fonctionnement ne peut être autorisé.
Pour un fonctionnement correct, nous devons avoir E.T /Lp < jsat. Pour un transformateur donné , Lp
et jsat sont fixés, la condition devient E.T < Lp.jsat , quantité appelée "produit Et " du transformateur .
E.T représente la surface de l'impulsion; c'est cette quantité qui doit être limitée pour un
bon fonctionnement. Par exemple pour un transformateur de produit Et = 100 V.µs, on peut transmettre
une impulsion de 10 V durant moins de 10 µs ou une impulsion de 5 V durant moins de 20 µs.
Supposons que le transformateur ne se sature pas durant l'impulsion et envisageons ce qui se passe pour
t > T. On a alors e = v1 = 0 soit djµ /dt = 0 donc jµ = Cste = jµmax. Le transformateur reste donc magnétisé.
On a j1t = 0 et j1 = jµmax.
La figure ci-dessous donne l'allure des grandeurs:
Influence de la résistance de la source
Tenons compte de la résistance R de la source :
La figure ci-dessous donne l'allure des graphes :
Nous constatons que la résistance de la source a :
è des effets favorables :
en réduisant le courant magnétisant, elle permet de transmettre une impulsion de surface plus grande
en permettant une lente démagnétisation pour t > T
è des effets défavorables :
en déformant et réduisant la tension v2 = m.v1 appliquée à la charge
en augmentant les pertes
4.3 Réponse à un créneau de tension
On applique maintenant une tension e ayant la forme d'une tension en créneau positif d'amplitude E,
de période T et de rapport cyclique a.
Le transformateur est initialement démagnétisé. De 0 à a.T, on a le fonctionnement étudié ci-dessus:

et ainsi de suite.
La figure ci-dessous donne l'allure des grandeurs :
On constate que ce montage ne fonctionne pas correctement :
è le transformateur ne se démagnétise pas donc le courant magnétisant croît constamment; on arrivera
donc à la saturation du transformateur après quelques périodes
è la tension secondaire est déformée, la composant continue de la commande n'est pas transmise
Pour que le montage fonctionne correctement, il faut démagnétiser le transformateur à chaque période.
Pour faire décroître rapidement le courant magnétisant, il faut appliquer une tension négative au primaire.