Électrotechnique
x x Module 4: x
"Machine asynchrone"
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1 Principe
1.1 Constitution
è Le stator de la machine asynchrone porte un enroulement triphasé à 2.p pôles.
è L'entrefer de la machine est de 0,2 à 3 mm.
è Le rotor est formé d'un empilement de tôles circulaires dans lesquelles sont découpées les encoches; le bobinage peut être de deux types :
rotor bobiné : le bobinage est alors semblable à celui du stator : il comporte q' phases (généralement q' = 3) et obligatoirement le même nombre de pôles que le stator. Ce bobinage, le plus souvent couplé en étoile, est relié à des bagues de cuivre solidaires du rotor sur lesquelles frottent des balais solidaires du stator.
rotor à cage : du cuivre ou de l'aluminium est coulé sous pression pour remplir les encoches en formant les barres du bobinage; les barres sont court-circuitées entre elles à chaque extrémité par un anneau conducteur. Le bobinage est alors en court-circuit par construction et n'est pas accessible pour des mesures.
1.2 Principe de fonctionnement
Le stator alimenté par un réseau triphasé équilibré de fréquence f crée un champ Bs tournant à la vitesse de synchronisme
ns = 60.f / p.
è Supposons d'abord que le rotor est calé et en circuit ouvert : le champ stator crée dans les enroulements du rotor un système de f.é.m. équilibrées, à q' phases, de fréquence f puisque les nombres de pôles sont identiques au stator et au rotor. La machine fonctionne comme un transformateur, dit à champ tournant.
Les f.é.m. induites se calculent comme pour l'alternateur; le stator ayant N1 conducteurs par phase avec un facteur de bobinage K1, la f.é.m. efficace par phase stator est : E1 = 2,22.K1.N1.f.F; le rotor ayant N2 conducteurs par phase avec un facteur de bobinage K2, la f.é.m efficace par phase stator est E2 = 2,22.K2.N2.f.F; les axes du stator et du rotor étant décalés mécaniquement de l'angle a, les f.é.m sont déphasées de p. a.
Le rapport de transformation est m = E2 / E1 = m.exp( j.p.a) avec m = K2.N2 / K1.N1 .
Comparé au transformateur statique, le transformateur à champ tournant à l'inconvénient de pertes plus élevées en raison de l'entrefer qui augmente le courant magnétisant; il a l'avantage de permettre un déphasage quelconque entre les f.é.m. primaires et secondaires.
Cet avantage est utilisé dans le régulateur d'induction pour réaliser un transformateur à rapport variable; le stator est alimenté par un réseau triphasé, la charge est branchée aux bornes du stator et du rotor connectés en série; en négligeant les chutes de tension, la tension aux bornes de la charge est E2 + E1 = ( 1 + m ).E1. Pour m = 1, en faisant varier le décalage mécanique a de p à 0, la tension charge varie de 0 à 2.E1. Pour interdire la rotation du rotor en charge, un système de vis sans fin permet de décaler le rotor tout en interdisant sa rotation.
è Supposons maintenant le rotor libre de tourner et en court-circuit : les f.é.m. induites au rotor par le champ stator créent des courants induits; d'après la loi de Lenz, la machine va réagir pour annuler ces courants : le rotor va tourner dans le sens du champ stator; si le rotor tournait à la vitesse de synchronisme, il serait fixe par rapport au champ; la f.é.m. et les courants induits s'annuleraient; ce fonctionnement n'est pas possible en raison du couple de pertes. Le rotor tourne donc à une vitesse n inférieure à la vitesse de synchronisme.
La chute relative de vitesse g = (ns - n ) / ns est appelée glissement.
Au synchronisme, le glissement est nul et à l'arrêt le glissement est égal à 1. Lorsque le moteur fonctionne à vide, le glissement varie de 0,1 à 2 % et en charge nominale de 1 à 15 %; ce glissement est d'autant plus faible que la puissance nominale est élevée
1.3 Champs magnétiques en charge
Le stator crée le champ Bs tournant à la vitesse angulaire de synchronisme Ws par rapport au stator; le rotor tournant à la vitesse W dans le sens de Bs, ce champ tourne à la vitesse Ws - W soit g.Ws par rapport au rotor. Les courants induits au rotor sont de pulsation électrique w' = p.g.Ws = g.ws donc de fréquence f ' = g.f.
Le champ rotorique Br créé par ces courants tourne à la vitesse w' / p = g.Ws par rapport au rotor donc à la vitesse g.Ws + W = Ws par rapport au stator. On retrouve le principe fondamental des machines : une machine ne peut fonctionner que si le rotor et le stator crée des champs de même nature.

Si nous négligeons l'impédance interne du stator, la f.é.m par phase est égale à la tension simple :
V1 = 2,22.K1.N1.f.F; le flux par pôle est F = k.(V1 / f ) . Le flux ne dépend donc que du réseau alimentant le stator ; comme un transformateur statique, la machine asynchrone fonctionne à flux forcé. Il n'y a donc pas de réaction magnétique d'induit; en charge, le courant stator appelé est la somme du courant magnétisant et du courant de travail qui compense les ampères-tours rotoriques.
La f.é.m induite au rotor est E2 = 2,22.K2.N2.f '.F; le rapport de transformation est alors :
E2 / E1 = K2.N2.f ' / K1.N1.f = g.m ; il est proportionnel au glissement.
La machine asynchrone est une machine à flux forcé par la tension statorique : F = k.( V1 / f ); les champs créés par le stator et le rotor sont synchrones : ils tournent à la vitesse de synchronisme ns par rapport au stator et à la vitesse g.ns par rapport au rotor; les grandeurs induites au rotor sont de fréquence f ' = g.f.
2 Équations électriques de la machine asynchrone
2.1 Équations du stator
Le modèle équivalent à une phase du moteur asynchrone est identique à celui du primaire d'un transformateur statique ( fig.2)

R1 est la résistance d'une phase
L1 l'inductance cyclique de fuites,
Rw et Lp modélisent le circuit magnétique. La bobine parcourue par le flux j est parfaite et modélise le couplage avec le rotor.
j10 est le courant stator lorsque le courant rotor est nul c'est à dire lorsque rotor est ouvert ou lorsqu'il tourne au synchronisme.
Les équations sont :
2.2 Équations du rotor
Le rotor tournant à la vitesse g.Ws par rapport aux champs stator et rotor est le siège de pertes dans le fer; les pertes sont proportionnelles à la fréquence pour les pertes par hystérésis et au carré de la fréquence pour celles par courants de Foucault; dans la plupart des cas, le glissement est petit devant 1 donc la fréquence rotorique f ' = g.f est petite devant f : nous négligeons les pertes dans le fer du rotor lorsque le glissement est petit devant 1

Le rotor admet alors le schéma équivalent de la fig.3 :
R2 est la résistance d'une phase
L2 l'inductance cyclique de fuites.
La bobine idéale parcourue par le flux j' de fréquence f ' = g.f modélise le couplage avec le stator.
Les équations sont :

2.3 Modèle équivalent à une phase
Contrairement à l'étude faite pour le transformateur statique, nous ne pouvons pas rassembler les modèles et les équations du stator et du rotor car les grandeurs n'ont pas toutes la même fréquence. Divisons les équations (4) et (5) par le glissement; il vient :

En valeur efficace, nous avons un rapport de transformation g.m donc E2 / E1 = g.m d'où E2 / g = m.E1. Nous pouvons alors interpréter les équations (6) et (7) comme les équations au secondaire d'un transformateur statique de rapport m et de résistance par phase R2 / g, toutes les grandeurs ayant la fréquence f. Pour rassembler les grandeurs sur un même schéma, nous remplaçons j2 de fréquence g.f par j'2 de fréquence f et de même valeur efficace, e2 par e'2 de fréquence f et de valeur efficace E2 / g. L'équation électrique devient alors :
.
Nous pouvons maintenant modéliser une phase suivant le modèle du transformateur statique (fig.4):

TP représente le couplage entre le stator et le rotor; c'est un transformateur parfait de rapport constant m.
Le modèle d'une machine asynchrone est identique à celui du transformateur statique, à condition de diviser la résistance secondaire par le glissement g.
Ce modèle ne peut être utilisé en pratique en raison de la difficulté à connaître les inductances de fuites. Comme pour le transformateur statique, nous pouvons utiliser l'hypothèse de Kapp, c'est à dire transférer la bobine modélisant le circuit magnétique "en tête "; nous obtenons la fig.5.

Cette hypothèse consistant à négliger la chute de tension créée au stator par j10 est moins bien vérifiée que dans le transformateur statique; la présence de l'entrefer augmente le courant magnétisant qui peut atteindre 40 à 60 % du courant nominal; elle est cependant fréquemment utilisée en raison de la simplicité des calculs. Faire cette hypothèse de Kapp revient à supposer que le flux est forcé; comme elle n'est pas parfaitement exacte, en particulier aux faibles fréquences où les résistances deviennent prépondérantes devant les inductances, il ne faut pas s'étonner de trouver des écarts entre les grandeurs calculées par le modèle et les grandeurs mesurées en réalité.
Sur le modèle de la fig.5, il est alors possible de grouper les impédances primaires et secondaires; le rotor étant
le plus souvent inaccessible à la mesure, nous donnons fig.6 le modèle obtenu en ramenant les impédances au primaire : R'2 = R2 / m² est la résistance rotorique ramenée au stator et Xf est la réactance totale de fuites ramenée au stator; ce modèle est aussi appelé modèle à impédances groupées ou modèle en gamma.

3.1 Calcul en puissances complexes
En utilisant le modèle de la fig.4, nous allons exprimer la puissance complexe consommée par une phase
p1 = p1 + j.q1 = V1.J1* ( le signe * marque le conjugué du nombre complexe).
En utilisant l'équation (1) du stator, il vient : p1 = [(R1 + j.X1).J1 +E1] . J1*; J1. J1* = J1² , carré de la valeur efficace; pjs = R1.J1² représente les pertes par effet Joule dans une phase du stator et qfuis = X1.J1² représente la puissance réactive pour magnétiser le circuit de fuites du stator. Nous en déduisons : p1 = E1. J1* + pjs + j.qfuis .
L'équation des courants : J1 = J10 + J1t = Jw + Jµ +J1t donne :
E1. J1* = E1.Jw* +E1.Jµ* +E1.J1t* = Rw.Jw.Jw* +Xp.Jµ.Jµ* +E1.J1t* ; Rw modélisant les pertes dans le fer du stator et Xp la réactance de magnétisation, les deux premiers termes représentent les pertes dans le fer respectivement actives et réactives. Il vient donc : p1 = (pjs +pfers ) + j.( qfuis + qfers) +E1. J1t*
Le dernier terme pem = E1.J1t* est la puissance complexe transmise au rotor appelée encore puissance électromagnétique. Le transformateur parfait transmettant intégralement la puissance, nous avons
pem = E'2.J'2* = (R2 /g + j.X2).J'2.J'2* . J'2.J'2*= J2², carré de la valeur efficace du courant rotorique (par définition j2 et j'2 ont la même valeur efficace). pjr = R2.J2² représente les pertes par effet Joule dans une phase du rotor et
qfuir = X2.J2² représente la puissance réactive nécessaire pour magnétiser le circuit des fuites rotoriques. Il vient donc :
pem = pem + j qem = pjr / g + j.qfuir .
La puissance électromagnétique active est égale au quotient des pertes par effet Joule au rotor par le glissement.
Cette relation est fondamentale pour l'étude du moteur asynchrone car dans les machines à rotor à cage elle représente le seul moyen de calculer les pertes par effet Joule au rotor dont on ne peut mesurer ni la résistance ni le courant.
La puissance active disponible pour entraîner le rotor est pmot = pem - pertes rotoriques; si nous négligeons les pertes dans le fer au rotor, il vient : pmot = pem - pjr = (1 - g ).pem. Pour obtenir la puissance utile, il suffit de retirer à cette puissance motrice les pertes mécaniques .
3.2 Bilan de puissance active
Si nous considérons les puissances pour les trois phases de la machine, il suffit de multiplier chacune des puissances calculées par 3. Nous obtenons alors le schéma ci-dessous
è Pa = P1 = 3.V1.J1.cos j1 = Ö3.U1.I1.cos j1 est la puissance absorbée par le stator.
è pfs = 3.V1² / Rw représente les pertes dans le fer du stator
è pjs = 3.R1.J1² = 3.R'1app.I1² / 2 représente les pertes par effet Joule au stator, en utilisant la résistance d'une phase ou la résistance apparente mesurée entre deux bornes du stator couplé.
è Pem = Pa - pfs - pjs est la puissance électromagnétique ou la puissance transmise au rotor par le champ tournant stator. Le champ tournant à la vitesse de synchronisme Ws , le couple dit électromagnétique associé à cette puissance aura pour moment Tem = Pem / Ws .
è pjr = 3.R2.J2² = g. Pem représente les pertes par effet Joule au rotor.
è pfr représente les pertes dans le fer du rotor; ces pertes peuvent être négligées aux faibles glissements.
è Pmot = Pem . (1 - g ) est la puissance motrice.
è pmec représentent les pertes mécaniques qui ne dépendent que de la vitesse; ces pertes peuvent être considérées comme constantes tant que le glissement reste faible.
è Pu = Pmot - pmec est la puissance mécanique utile.
Le rotor tournant à la vitesse W = ( 1 - g) .Ws, le couple utile a pour moment Tu = Pu / W .
Le bilan peut être schématisé par la figure ci-contre :

Ce bilan de puissance appelle quelques remarques spécifiques à la machine asynchrone :
contrairement aux autres machines tournantes, il est nécessaire de séparer les pertes mécaniques et les pertes dans le fer pour pouvoir faire le bilan de puissance.
si nous négligeons toutes les pertes autres que celles par effet Joule au rotor, il vient Pem = Pa et Pu = Pmot; le rendement est alors h = Pu / Pa = (1-g).Pem / Pem = 1-g. En réalité le rendement est inférieur à 1 - g.
Pour avoir un bon rendement, le glissement doit être négligeable devant 1.
les couples électromagnétique et utile correspondent à des vitesses différentes; Tem est fourni par le champ rotor donc à la vitesse de synchronisme; Tu est fourni par le rotor donc à la vitesse n. Tem = (1-g).Pem /(1-g).Ws = Pmot / W = (Pu + pmec)/W = Tu + Tp; le couple de pertes Tp est dû seulement aux pertes mécaniques; les couples utile et électromagnétique auront des moments très voisins.
4 Obtention du modèle équivalent
Nous utilisons le modèle à impédances groupées. Le modèle étant semblable à celui du transformateur statique, nous faisons un essai à vide et un essai en court-circuit à l'arrêt. Dans l'essai à vide, nous devons séparer les pertes mécaniques qui ne sont pas modélisées sur le schéma équivalent.
4.1 Séparation des pertes
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour séparer les pertes mécaniques des pertes dans le fer.
Essai au synchronisme
Dans cet essai, le courant rotorique est nul ainsi que le couple; on doit entraîner la machine asynchrone par un moteur auxiliaire; on fournit électriquement au stator les pertes par effet Joule et les pertes dans le fer active et réactive : P1syn = 3.V1² / Rw +3.R1.J1syn² et Q1syn = 3.V1² / Xp . Le moteur auxiliaire fournit les pertes mécaniques.
Esssai en moteur à vide
L'essai au synchronisme étant peu pratique à réaliser, nous pouvons le remplacer par un essai à vide; le glissement étant très faible, nous pouvons négliger les pertes rotoriques. La puissance active fournie est : P1v = pjsv + pfs + pmec. Les pertes par effet Joule étant calculées, nous en déduisons p = pfs + pmec .
Pour séparer les pertes, il suffit de faire varier la tension au stator. Si la tension reste supérieure à 20 % environ de la tension nominale, la vitesse reste proche du synchronisme; les pertes mécaniques sont constantes et les pertes dans le fer varient proportionnellement au carré de la tension. Le graphe représentant p = P1v - pjsv en fonction de V1² est donc une droite. En extrapolant la droite à V1 = 0, nous obtenons les pertes mécaniques.

Méthode des trois essais
Pour les machines à rotor bobiné, nous pouvons effectuer les trois essais suivants :
v essai en moteur à vide sous la tension U1 : comme ci-dessus, nous en déduisons : p = pfs + pmec
v essai en transformateur, rotor ouvert : le stator est alimenté sous la tension U1; les f.é.m induites au rotor sont de fréquence g.f = f ; la tension composée au rotor est U'2 = m.U1.
Dans cet essai, la puissance fournie au rotor se décompose en pertes par effet Joule que nous calculons, en pertes dans le fer stator et en pertes dans le fer du rotor. A l'arrêt, le champ stator tourne à la vitesse de synchronisme par rapport au rotor et induit des pertes p'fr non négligeables. Nous en déduisons p' = pfs + p'fr .
v essai à rebours : le moteur asynchrone à vide est alimenté au rotor à la fréquence f, sous la tension U'2 de l'essai précédent; le stator est mis en court-circuit. Les armatures stator et rotor étant de même type, nous obtenons un fonctionnement semblable à celui du premier essai. Le moteur tourne à une vitesse proche du synchronisme. Le courant et la fréquence stator sont négligeables; il n'y a donc pas de pertes au stator. La puissance fournie au rotor se décompose en pertes par effet Joule au rotor que nous calculons, en pertes dans le fer du rotor et en pertes mécaniques. La tension et la fréquence rotor étant celle du deuxième essai, les pertes dans le fer sont les même au rotor; nous en déduisons : p" = p'fr + pmec .
Avec p' - p" = pfs - pmec et p =pfs + pmec , nous calculons pfs = (p +p' -p") / 2 et pmec = (p -p' +p") / 2
4.2 Obtention du modèle
L'essai à vide avec séparation des pertes permet de calculer Rw = 3.V1²/pfs et Xp = 3.V1²/Qvide.
Un essai en court-circuit rotor calé est identique à l'essai en court-circuit du transformateur. Nous devons réduire la tension stator pour limiter le courant à une valeur proche de la valeur nominale. Nous avons P1cc =3.V1² / Rw +P1t et Q1cc =3.V1² / Xp + Q1t . Nous pouvons en déduire P1t = 3.R'2.J1t², Q1t = 3.Xf.J1t², et S1t = 3.V1cc.J1t. Nous en déduisons J1t , R'2 et Xf. Le plus souvent les pertes dans le fer active et réactive peuvent être négligées et J1t confondu avec J1cc.
5 Calcul du moment du couple électromagnétique
Nous utilisons le schéma en gamma. Il vient :

En négligeant la résistance du stator devant la réactance de fuites et en multipliant numérateur et dénominateur par
g / R'2, nous obtenons l'expression simplifiée du couple :

Lorsque le glissement varie, seul le dénominateur varie; ce dénominateur est la somme de deux termes dont le produit est constant; il est minimal, donc le couple est maximal, lorsque les deux termes sont égaux soit pour la valeur de g : gmax = R'2 / Xf = R'2 / 2.p.f.Lf.
La valeur maximale du couple est :

5.2 Influence de la résistance du stator
En reprenant l'expression du couple sans négliger la résistance R1, il vient
Tem = (3.p.V1² / 2.p.f).y(g). Etudions la fonction y(g) = ( g / R'2 ).[ (R1 +R'2 / g)² + Xf² ]; sa dérivée est dy / dg =(R1² +Xf² ) /R'2 -R'2 / g²; elle s'annule pour la valeur du glissement g'max = R'2 / (R1² +Xf² ); pour cette valeur, le moment du couple est maximal avec T'max = (3.p.V1² /2.p.f) / 2.[R1 + Ö(R1² +Xf² )].
5.3 Caractéristique mécanique
Pour une machine donnée alimentée par un réseau de tension et de fréquence fixe, le moment du couple ne dépend
que du glissement. Les relations ci-dessus permettent de tracer la caractéristique Tem (g) et en remplaçant g par
1-n/ns la caractéristique mécanique Tem (n).

La fig.8.a montre que la courbe obtenue par la formule approchée est peu différente de celle obtenue en tenant compte de R1 (graphe en trait fin rouge). Pour les faibles valeurs du glissement, g / gmax est très petit devant gmax / g et le couple est peu différent de 2.Tmax.g / gmax = k.g; le graphe est donc linéaire au voisinage de g = 0. Pour les forts glissements g / gmax est très grand devant gmax / g et le couple est peu différent de 2.Tmax.gmax / g = k' / g; le graphe est alors de forme hyperbolique.

Sur la fig.8.b, on peut distinguer trois zones de fonctionnement; en négligeant les pertes autres que par effet Joule au rotor, nous avons Tu = Tem et Pu = Tem .2.p.n / 60 et Pa = Pu / (1- g)
è pour 0 < n < ns soit 0 < g < 1, Tu est positif, n et 1- g sont positifs; les puissances utile et absorbée sont positives : la machine fonctionne en moteur
è pour n > ns soit g < 0, Tu est négatif, n et 1- g sont positifs; les puissances utile et absorbée sont négatives : la machine fonctionne en générateur tournant dans le sens du champ stator. Nous appelons ce fonctionnement à vitesse supérieure au synchronisme fonctionnement en génératrice hypersynchrone.
è pour n < 0 soit g > 1, Tu est positif, n et 1- g sont négatifs; Pu est donc négative et Pa positive; la machine tourne en sens inverse du champ tournant en absorbant de la puissance mécanique et de la puissance électrique. Ce fonctionnement est un fonctionnement en frein dit à contre-courant sous entendu du champ stator.
5.4 Stabilité du fonctionnement

La charge imposant un couple résistant Tr(n), en régime permanent le point de fonctionnement est à au point d'intersection de la caractéristique mécanique avec celle de couple résistant.
èPour un couple résistant constant on a (Tr1 sur la figure):
v aucun point de fonctionnement si Tr > Tmax
vun point de fonctionnement si Tr < Tdem ou si Tr = Tmax
vdeux points de fonctionnements dans les autres cas ; pour un couple Tr1 la fig.9 donne les deux points possibles M1 avec un glissement g1 > gmax et M2 avec un glissement g2 < gmax .
Montrons que seul le point M2 est stable. En M1 une augmentation de la vitesse due à une cause quelconque déplace le point de fonctionnement vers la droite. Dans ce cas on a Tu > Tr; la relation fondamentale de la dynamique,
J.dW / dt = Tu - Tr montre que la dérivée est positive donc la vitesse croît. Une augmentation de vitesse fait augmenter encore plus la vitesse, il y a bien instabilité. De même une diminution de vitesse à partir de M1 créerait une dérivée négative; le moteur cale.
Au point M2 en revanche, une augmentation de la vitesse crée un couple moteur inférieur au couple résistant; la dérivée de la vitesse est négative; la vitesse diminue et on revient en M2 .
èPour d'autres types de couples, il peut y avoir des fonctionnements stables à toutes les vitesses; par exemple pour une caractéristique Tr2 ou Tr3 de la forme K.n², le point de fonctionnement est toujours stable.
Le point de fonctionnement est stable si la dérivée par rapport à la vitesse du couple résistant est supérieure à celle du couple moteur. Pour les charges à couple constant ou faiblement variable avec la vitesse, seuls les points de fonctionnement correspondant à g < gmax sont stables.
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