Définition
La valeur de l'angle de retard à l'amorçage peut théoriquement varier de 0 à 180 °.
Dans la réalité, on devra réduire cette plage théorique pour ne pas avoir de dysfonctionnements
Butée en redresseur
Avant l'amorçage de T1, le thyristor Tm conduit donc la tension aux bornes de T1 est :
vt1 = v1 - vm =Vmax.[sin(q)-sin(q +2. p/m)]=
-2.Vmax.sin(p /m).cos(q+p/m). A l'instant d'amorçage de T1
qa1 =p/2+a-p/m, cette tension est vt1 =2.Vmax.sin(p /m).sin(a).
Lorsque a tend vers 0, la tension vt1 tend aussi vers 0. Or pour qu'un thyristor s'amorce il faut appliquer un courant de gâchette lorsque le thyristor est polarisé en direct. Si l'impulsion de commande est brève, le thyristor T1 ne s'amorce pas et Tm continue à conduire pour assurer la continuité du courant de charge.
Ce phénomène conduit généralement au blocage du pont; il est donc sans danger pour la charge. Mais lorsque plusieurs thyristors sont couplés en parallèle dans chaque phase pour pouvoir fournir un courant élevé, certains thyristors du groupe peuvent s'amorcer et d'autres rester bloqués; il y a alors surcharge des thyristors amorcés.
Pour éviter ce problème de raté d'amorçage, l'angle de retard à l'amorçage est limité à une valeur minimale appelée butée en redresseur; la valeur de la butée est généralement de 8 à 10°.
Butée en onduleur
T1 se bloque en qe1 =p/2+a-p/m+µ, µ étant l'angle d'empiétement. Après cet instant T2 conduit et T1 est soumis à la tension vt1 = v1 - v2 =Vmax.[sin(q)-sin(q -2. p/m)] soit
2.Vmax.sin(p /m).cos(q-p/m).
Cette tension est négative en qe1 et redevient positive en 3.p/2+p/m. Le thyristor T1 est donc soumis à une tension négative durant qinv =3.p/2+p/m -(p/2+a-p/m+µ,) = p-a-µ.
Le temps durant lequel T1 est sous tension inverse est
tinv = (p-a-µ) /2.p.f. Nous savons que pour bloquer un thyristor, il faut maintenir une tension inverse pendant un temps supérieur au temps de blocage tq.
Lorsque a tend vers 180°, le temps tinv tend vers 0 donc devient inférieur à tq et T1 se réamorce spontanément dès que la tension vt1 redevient positive.
Envisageons ce qui se passe lorsque le blocage de T1 ne se produit pas. Cela revient à passer brusquement d'un angle a proche de 180° à un angle a = 0.La tension moyenne aux bornes de la charge Umoy = Ud.cos a, passe donc brutalement de - Ud à + Ud. En valeurs moyennes, nous avons I = (Umoy-E)/R. Prenons par exemple Ud = 100 V et R = 0,1W. Pour un fonctionnement en onduleur avec I = 50 A, nous avons avec Umoy = -100 V, E = -105 V; lorsque T1 ne se bloque pas, Umoy = +100 V donc I = 2 500 A. En raison des inductances de ligne et de charge, le courant i ne peut être discontinu donc il passe progressivement de 50 à
2 500 A.
Si l'inductance de charge est élevée, le courant de charge croît lentement et il est possible de reprendre le contrôle du montage en diminuant l'angle a, avant la destruction des redresseurs.
Si l'inductance de charge est faible, le thyristor T1 peut être rapidement détruit.
exemple
de blocage raté
Pour éviter les blocages ratés, on doit limiter la valeur maximale de a à une valeur appelée butée en onduleur. En pratique la butée en onduleur est de l'ordre de 150°.