Michael Vivian Posner (1961) montre que deux pays qui ont des technologies voisines et fabriquent les mêmes gammes de produits vont quand même échanger si l’un des deux dispose d’une avance technologique qu’il est capable de transformer provisoirement en pouvoir de marché. Le pays qui innove dispose d’un avantage comparatif pour tous les biens nouveaux qu’il propose.
Cette analyse est prolongée par un autre économiste américain, Gary Clyde Hufbauer (1966) montre comment cet avantage comparatif se déplace.
Ces deux schémas empruntés à Anne Hanaut et El Mouhoub Mouhoud (Économie internationale, Vuibert, 2002) résument cette approche
C’est le fondement de la théorie du cycle de vie des produits de Robert Vernon (1966 et 1970).
Les États-Unis sont jusqu’en 1970, le pays où les coûts salariaux sont indéniablement les plus élevés, en même temps que le revenu par tête est le plus important. Cela explique la nature des innovations qui sont à la fois intensives en capital et qui concernent des produits destinés à une clientèle peu sensible aux prix.
Plus tard Vernon adaptera sa théorie, par exemple pour caractériser les innovations des firmes japonaises et européennes et décrire les nouvelles caractéristiques du cycle de vie des produits naissant au sein de ces firmes. Il est en particulier évident que le délai qui sépare l’innovation de sa délocalisation s’est considérablement réduit et la mondialisation de la production peut même conduire à une production délocalisée dès l’origine. Il reste cependant que l’arrivée à maturité d’un produit n’est généralement pas possible sans que celui-ci concerne d’abord une clientèle ayant un pouvoir d’achat élevé.