Adam Smith combat les idées des "mercantilistes".
Ces derniers considèrent qu’il faut absolument éviter tous les échanges
qui pourraient conduire à réduire le stock d’or national. Il faut
vendre mais il faut éviter d’acheter.
Cette approche qui voit dans
l’exportation un gain et dans l’importation une perte domine la pensée
économique de la fin du XVIe siècle au milieu du XVIIIe siècle. Le but
de l’échange est d’amasser de la richesse, il faut donc que la nation
dépense (importe) moins qu’elle ne gagne (exporte). Les surplus
permettent d’amasser de l’or, les déficits en font perdre.
Adam Smith
Dans les Leçons de Jurisprudence (1762-1763), il soutient que tout échange volontaire améliore la situation des agents qui y participent. «
Car la cause même de l’échange est que vous avez plus que moi besoin de
mes biens et que j’ai davantage besoin des vôtres que vous. Et si la
négociation est conduite avec une prudence ordinaire, l’échange doit
être avantageux pour les deux. Il doit en être de même pour les
nations. »
Dans Recherches sur la nature et les causes de la richesse des Nations (1776), il reprend cette intuition et affirme que l’échange international accroît la valeur du produit et le taux de profit. «
Quand le produit d’une branche donnée d’industrie dépasse ce qu’exige
la demande du pays, le surplus doit être envoyé à l’extérieur, et
échangé contre quelque chose pour lequel il y a une demande dans le
pays. Sans cette exportation, une partie du travail productif du pays
doit cesser, et la valeur de son produit annuel diminuer (...) Ce n’est
que grâce à cette exportation que ce surplus peut acquérir une valeur
suffisante pour compenser le travail et la dépense pour le produire. »
Il contredit ainsi l’argumentation des mercantilistes : « La
maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de
faire chez soi la chose qui lui coûtera moins cher à acheter qu’à
faire. [...] Ce qui est prudence dans la conduite de chaque famille en
particulier ne peut guère être folie dans celle d’un grand empire ».